Les soldats de l’ANP ne laissent aucun répit aux terroristes
Ces opérations ont été menées à Tizi Ouzou, précisément à Aghribs, Mizrana, Boumerdès et Bouira.
Coup dur pour Al Qaîda en Kabylie. Pris dans l’étau des services de sécurité, les éléments de cette nébuleuse terroriste sont sur le point d’être décimés.
Les unités de l’Armée nationale populaire (ANP), chargées de la lutte antiterroriste ont réussi, dans deux opérations menées durant la nuit de mardi dernier, (avant-hier, Ndlr) à éliminer sept criminels et la récupération de six armes automatiques. C’est ce qu’a indiqué, hier, un communiqué du ministère de la Défense nationale transmis à notre rédaction. Selon le communiqué, la première opération qui s’est déroulée à Aghribs (Tizi Ouzou) s’est soldée par l’élimination de quatre terroristes et la récupération de trois fusils de type kalachnikov.
Durant la seconde opération, ajoute la même source, trois autres sanguinaires ont été abattus et trois armes automatiques récupérées ainsi qu’une importante quantité de munitions. Cette seconde opération a été menée dans la région de Bouhmidane, située entre les wilayas de Boumerdès et Bouira.
«A travers ces deux opérations menées avec succès, l’Armée nationale populaire réitère sa fermeté et l’engagement irrévocable de ses unités à poursuivre sans relâche la lutte antiterroriste sur l’ensemble du territoire national pour anéantir tout agissement menaçant la sécurité du pays et la quiétude des citoyens», lit-on dans le communiqué du MDN.
L’axe Mizrana-Boumerdès
D’autre part, trois autres terroristes ont été abattus la nuit de mardi à mercredi à Mizrana, une commune située à une cinquantaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Suite à des informations faisant état de la présence suspecte d’individus dans les parages, les forces de sécurité ont tendu une embuscade qui a abouti à leur élimination après un violent accrochage. Trois armes de type kalachnikov ont également été récupérées. L’accrochage, qui a duré près de deux heures, s’est soldé par la mort de deux militaires. La riposte du groupe terroriste composé, vraisemblablement de plus d’une dizaine d’individus lourdement armés, a été d’une grande violence. Hier, les opérations de ratissage déclenchées se poursuivaient encore. Le massif forestier est encerclé par les forces de sécurité qui ont vraisemblablement serré l’étau sur les éléments terroristes qui ont réussi à s’exfiltrer de l’embuscade. Les corps des trois terroristes se trouvent actuellement au niveau de la morgue du chu de la ville de Tizi Ouzou pour les besoins d’identification.
A signaler, par ailleurs, que la région littorale qui se trouve au milieu d’un massif forestier densément boisé a connu une période d’accalmie qui a suivi une décennie d’horreur terroriste. Mais, ces derniers mois, l’activité terroriste commence à réapparaître. Plusieurs attentats ont été perpétrés rien qu’en ce début de l’année alors que les forces de sécurité, basées dans la région, ont abattu près d’une vingtaine de terroristes dans la même période.
Au début de l’année, le 29 janvier dans la nuit, un terroriste a été abattu près du village de Mazer situé justement dans le massif forestier du Mizrana. Son arme a également été récupérée. L’élimination de ce terroriste sera suivie de plusieurs autres opérations durant les mois de mars et avril. L’axe Mizrana-Boumerdès semble être privilégié par ces groupes terroristes qui tentent de se réinstaller dans ce massif forestier très boisé qui fait jonction entre la Kabylie et la capitale via la RN24 fermée en 2002 et rouverte en 2012 à cause de l’activité terroriste.
En mars dernier, un émir sera en effet abattu à Makouda, commune qui fait partie de ce massif, avec trois de ses acolytes. Le corps de Saïd Badache sera identifié au CHU de Tizi Ouzou, quelques jours plus tard.
Cet émir est originaire de Dellys et serait derrière l’attaque où ont été tués 14 militaires le 15 avril 2011.
Le 23 du mois d’avril dernier, un terroriste a été abattu dans la même région, à Iflissen dans une embuscade tendue par les forces de sécurité.
Après identification au CHU Nédir de Tizi Ouzou, l’enquête de la police scientifique établira que c’est le corps de l’émir de la sériat de Timizart, Bouayache Ammour. Originaire de Médéa, le terroriste âgé de 45 ans serait derrière plusieurs attaques ayant visé les forces de sécurité dans sa zone qui s’étend de Ouaguenoun, Azeffoun, Azazga et Aghribs.
Plusieurs revers
Ce n’est pas le premier revers que subissent les terroristes en Kabylie depuis ces derniers mois.
L’année 2013, précisément, le 1er janvier, sept terroristes ont été abattus à Boumerdès, par des unités de l’ANP, suite à une opération de recherche effectuée dans la région de Boulezazen dans la localité d’Oued Bahara.
Un mois plus, le 23 février, une autre opération spectaculaire, menée toujours par les forces de l’ANP, a conduit à l’élimination de 12 terroristes à Chlef et à Boumerdès dans deux opérations distinctes durant lesquelles une importante quantité de munitions a été récupérée.
Acculée dans ses derniers retranchements Aqmi accuse de grandes pertes dans ses rangs. Rien que pour l’année 2012, le bilan des pertes a été lourd: pas moins de 193 terroristes ont été abattus et 230 autres individus accusés de soutien logistique aux terroristes ont été arrêtés.
Ces terroristes ont été éliminés, notamment à Bouira, Boumerdès, Bordj Bou Arréridj, Tébessa, Tipasa, Aïn Defla, Tissemselt, Médéa, Blida,Al Bayadh, Annaba, Constantine, Tizi Ouzou, Jijel, Skikda, Batna, Khenchela, Sidi Bel Abbès.Par ailleurs, 41 islamistes armés se sont rendus aux services de sécurité et parmi eux des émirs. Al Qaîda compte ses morts, la peur a réellement changé de camp en 2012. Parallèlement, les activités terroristes ont été fortement réduites. Même si Al Qaîda a fait une tentative d’attaque à Alger.
Des sources crédibles rapportent que les services de sécurité ont déjoué des attaques spectaculaires au niveau de la capitale. Les terroristes avaient, notamment projeté de commettre un attentat kamikaze contre le siège de l’APN et d’enlever des touristes étrangers. Si l’ANP mène des actions sur le front interne, les zones frontalières n’ont pas été abandonnées pour autant.
Ainsi, au moins 40 éléments d’Aqmi, qui cherchaient à s’infiltrer en territoire algérien pour y commettre des attaques, ont été arrêtés aux frontières algéro-libyennes et tunisiennes.
Pour ces dernières, les opérations de l’armée tunisienne se poursuivent toujours sur les hauteurs du mont Chaâmbi à Kasserine, à 25 km de la frontière algérienne. A ce niveau, les combats font rage.