Louisa Hanoune à propos des marches et grèves pour tamazight : “C’est aux partis de la majorité de s’assumer”

Louisa Hanoune à propos des marches et grèves pour tamazight : “C’est aux partis de la majorité de s’assumer”

Elle soutient que son parti n’est en rien responsable de la situation qui prévaut actuellement dans certaines régions de Kabylie.

Louisa Hanoune a déclaré lors de son point de presse qu’elle a animé, hier, dans son siège que «le droit de marcher et de manifester doit être garanti par les autorités en place. Le recours à la grève et de manifester, sont des droits constitutionnels», a affirmé la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT). Cette déclaration se veut comme prolongement des marches et des manifestations qui ont été enregistrées dans la région de la Kabylie par des étudiants et des jeunes qui revendiquaient une prise en charge effective de la langue amazighe. Louisa Hanoune, qui a indiqué que ses militants suivaient de près les marches et les manifestations en Kabylie, souligne que «le droit de manifester et de recourir à la grève semble aujourd’hui posé avec acuité. Ce qui s’est passé en Kabylie est l’aboutissement logique du rejet des députés de la majorité de notre amendement», a précisé la secrétaire du PT.

La première responsable du PT a fait allusion à la question de tamazight qui a été soulevée par sa députée Nadia Chouitem dans le cadre des débats au sein de l’hémicycle qui avaient trait au projet de loi de finances 2018. Dans ce sens, Hanoune indique que «tamazight a besoin d’une officialisation effective. D’où le lien entre la loi de finances et cette question de sa promotion», a expliqué Hanoune. La secrétaire générale du PT qui soulève la problématique de «l’effectivité» de tamazight, considère que les étudiants et les jeunes qui ont exprimé leur rejet quant à la décision des députés par rapport à la question du tamazight, l’ont fait dans le cadre du «rejet de la loi de finances qui n’a pas consacré une enveloppe financière à tamazight et sa promotion en tant que langue nationale et officielle», et d’ajouter que «c’est le financement des programmes en rapport avec l’enseignement et la promotion de tamazight qui est derrière ce mouvement de contestation et les marches observées dans certaines wilayas du pays», a assuré la responsable du PT. Abondant dans le même sillage, la secrétaire générale du PT est affirmative en insistant que les jeunes et les étudiants ont «rejeté surtout la loi de finances dans son ensemble. Une loi de finances injuste, favorisant la paupérisation du peuple à travers le budget de fonctionnement et de gestion qui s’est rétréci de façon exponentielle», en ajoutant que «le fond de la question par rapport à ce qui s’est passé durant depuis trois jours comme marches est en rapport direct avec cette loi de finances votée par les députés de la majorité», a asséné Hanoune.

Elle abonde dans son analyse quant à la question de tamazight en balisant le terrain sur le plan politique pour signifier à tous ceux qui se disent avoir été les premiers à appeler à la reconnaissance de tamazight comme langue nationale et officielle, en se rapportant à ce qu’elle appelle le témoignage de Matoub Lounès sur cette question en soulignant que «Matoub Lounès avait témoigné à propos de la première organisation politique qui a appelé précocement à la reconnaissance de tamazight comme langue nationale et officielle, c’est bien le Parti des travailleurs (PT) dès sa création en 1990», a martelé Louisa Hanoune. Louisa Hanoune veut-elle faire de tamazight son fer de lance? Du reste, elle qualifie, sans ambages, les résultats des élections locales du 23 novembre et les législatives du 4 mai dernier «un hold-up et une opération putschiste et un viol collectif contre la démocratie et la volonté populaire». Répondant à la question en rapport avec les conséquences qui puissent s’exprimer négativement sur le pays en maintenant la cadence des grèves et des manifestations dans les rues, Hanoune a indiqué que «les députés de la majorité sont les seuls responsables des conséquences sur le plan politique et social. Ce sont eux qui ont voté cette loi de finances qui est anticonstitutionnelle». Hanoune déclare que le Parti des travailleurs et l’opposition n’ont rien à voir avec les conséquences d’une politique agressant des pans entiers de la société par des mesures antisociales. Elle affirme dans ce sens que «les étudiants sont conscients et ils arrivent parfaitement à discerner la situation politique et les retombées de la loi de finances sur leur avenir et sur les travailleurs», et d’ajouter que «la fraude électorale, qui reste un précédent qui n’existe nulle part ailleurs, même en Afrique, a montré on ne peut mieux que le pouvoir via son gouvernement a choisi de conforter une minorité de riches qui se sont enrichis sur le dos du Trésor public au lieu de tenir compte des intérêts de la majorité du peuple qui se débat dans la précarité et la pauvreté», a tonné la secrétaire générale du PT. Pour ce faire, Hanoune a appelé à «des élections libres nationales et locales et la mise en place d’une Assemblée constituante pour stopper cette politique aventurière et faire face aux menaces de l’étranger, comme celles du président Macron qui a osé se mêler dans nos affaires intérieures et d’exiger la révision de la règle des 51/49%». La première Dame du PT est revenue sur la question palestinienne en soutenant la position officielle de l’Algérie, mais elle ne comprend pas pourquoi les officiels refusent qu’il y ait des marches de soutien de la cause palestinienne et de dénoncer la position de Trump et les pays arabes qui sont à la solde «de l’impérialisme américain et le sionisme».

Elle exige que «l’Algérie doive laisser le peuple exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien et dénoncer la trahison des régimes arabes, exception faite pour le Liban, l’Irak et l’Algérie. Les Algériens sont conscients, ils veulent exprimer leur droit à manifester. C’est aux forces de sécurité d’assurer sur le plan sécuritaire le bon déroulement de la manifestation pour la Palestine», a signifié Hanoune.

Hasna YACOUB