L’instabilité du management, le talon d’achile du secteur ont: énième changement et… de maigres résultats

L’instabilité du management, le talon d’achile du secteur ont:  énième changement et… de maigres résultats

Le secteur du tourisme n’échappe pas à la vague de changements, souvent inexplicables, que connaissent, ces derniers temps, les directions générales de nombreuses entités publiques névralgiques. C’est ainsi que l’Office national du tourisme (ONT), à son tour, fait l’objet d’un énième changement, le 9e précisément, en l’espace de 12 ans.

Le dernier en date remonte à peine à quelques semaines avec le départ de Belmihoub qui rejoint le groupe hôtelier El-Djazaïr en tant que P-DG, laissant la place, selon nos sources, au DGA de l’ONT en qualité d’intérimaire. Des nominations des plus énigmatiques comme indiqué par nos interlocuteurs à plus forte raison qu’aucun bilan n’est établi. “Comment peut-on promouvoir ainsi une personne qui n’a rien apporté au secteur du tourisme en sa qualité de DG de l’ONT pour se retrouver à la tête d’un des plus importants groupes hôteliers de l’Algérie ?”, s’interrogent-ils, rappelant, au passage, que “cette même personne a été démise de ses fonctions à la tête de l’OCO en 2012” à la suite du scandale de la pelouse du stade du 5-Juillet.

“C’est à croire qu’il faut mal faire pour être considéré et promu”, commentent nos sources, qui rappellent aussi que “l’intérimaire est aussi une personne qui occupait le poste de responsable d’un hôpital à Djanet pour se retrouver propulsé à la DGA de l’ONT”. Et d’ajouter : “Il a présenté son dossier pour partir en retraite, et maintenant, il fait tout pour le retirer avec l’ambition d’être maintenu dans ce poste.” C’est encore une fois le “remake” qui n’en finit pas, à croire que l’Algérie, qui compte plus de 40 millions de personnes, ne dispose que d’une petite poignée de compétences avec lesquelles on se montre plus qu’indulgent et qu’on trimballe de poste en poste. “Les arcanes du pouvoir sont impénétrables”, nous dira un professionnel du tourisme, qui fera remarquer que “nous en sommes aussi à 11 ministres en l’espace de 12 ans”.

Pour résumer : “L’instabilité du management et une vision claire à tous les niveaux demeurent, encore et toujours, le talon d’Achille du tourisme.” Face à la crise, la prise de conscience devrait primer sur tout le reste comme c’est le cas dans de nombreux pays qui œuvrent pour que le secteur du tourisme constitue une source de richesses et un véritable levier de croissance.

L’Algérie est, d’ailleurs, l’un des rares pays, voire le seul, qui va à contre-courant de toute logique et enfonce, davantage, ce secteur dans une gabegie sans pareille. Dieu et la nature ont doté, pourtant, notre pays d’une beauté et d’une richesse culturelle aussi variée qu’exceptionnelle, mais l’apport des hommes qui avaient la charge de promouvoir la destination fait défaut.

Maintes fois, dit et démontré, cet état de fait ne semble pas inquiéter, outre mesure, nos responsables qui se murent dans le silence et l’indifférence, tout en opérant des changements cycliques et insensés sans qu’aucun bilan soit établi ou qu’un changement ne soit justifié. Pis encore, l’initiative du privé est carrément bridée à travers une bureaucratie d’un autre âge, les problèmes du foncier, des entraves bancaires, un système financier archaïque, une politique de change en inadéquation avec la réalité du terrain, une législation obsolète pour l’activité des voyagistes, une communication quasi inexistante et une participation aux foires internationales qui n’obéit à aucune étude de cible.

C’est dire que le Salon international du tourisme et des voyages d’Alger organisé chaque année au pied levé n’a vraiment pas lieu d’être.