Des combats ont opposé samedi pour la seconde journée consécutive des factions palestiniennes à un groupe extrémiste dans le plus grand camp palestinien du Liban, causant la mort de deux personnes, a-t-on appris de source médicale.
Les accrochages ont éclaté vendredi soir lorsque les principales organisations palestiniennes du camp d’Aïn Héloué, dans le sud du pays, se sont déployées en vertu d’un nouveau plan de sécurité, a indiqué une source au sein du Fatah, le mouvement historique palestinien.
« Elles ont été la cible de tirs venant d’un quartier tenu par des groupes islamistes extrémistes, opposés à ce plan de sécurité et au déploiement d’une telle force », a-t-elle ajouté à l’AFP.
Les organisations palestiniennes du camp ont accusé un petit groupe extrémiste d’avoir tiré sur la force de sécurité après lui avoir demandé sans succès de ne pas se déployer dans sa zone d’influence.
« Cette force de sécurité va se déployer dans tout le camp pour restaurer la sécurité car il n’y a pas d’autres solutions », a souligné un commandant du Fatah cité par l?agence nationale d’information libanaise (officiel). Des sources médicales ont indiqué à l’AFP que les combats ont causé la mort de deux personnes, dont un membre des forces de sécurité, et blessé 21 autres.
Un correspondant de l’AFP, qui se trouvait à la lisière du camp, a constaté que les combats se poursuivaient samedi et que le bruit des tirs et des lance-roquettes RPG étaient audibles dans toute la ville de Saïda, où se trouve le camp.
Un habitant du quartier Tiré dans le camp a précisé que de violents combats avaient eu lieu, causant des incendies dans au moins sept maisons.
En raison des affrontements, l’armée libanaise a pris des mesures à l’entrée du camp, fermant la voie rapide qui passe à côté d’Aïn Héloué.
En outre, le ministère libanais de la Santé a annoncé l’évacuation vers d’autres établissements des patients de l’hôpital public de Saïda qui est adjacent au camp.
Aïn Héloué, où vivent 61.000 Palestiniens, dont 6.000 venus de Syrie, abrite un grand nombre de groupes armés et est régulièrement le théâtre d’affrontements entre les principales organisations et des petits groupes extrémistes.
En février, des accrochages avaient duré plusieurs jours et fait un mort. A la suite d’une convention établie il y a un demi-siècle, l’armée ne pénètre pas dans les camps où la sécurité est assurée par un comité conjoint regroupant les principales factions palestiniennes.