L’Etat décide de mettre de l’ordre dans la jungle des télés :Fin de la “tolérance” médiatique

L’Etat décide de mettre de l’ordre dans la jungle des télés :Fin de la “tolérance” médiatique

P160703-21.jpgIl fallait stopper ces sorties de route. C’est une question d’écologie médiatique.

En fermant l’oeil sur un pullulement de chaînes de télévision, l’Etat a abandonné une ferme où chacun y allait de son refrain et les outrances ont envahi les écrans de ces chaînes. Une situation née de l’absence du cadre législatif et réglementaire qui devait jalonner la naissance de l’ouverture de l’audiovisuel dans notre pays. Que de dégâts en si peu de temps! Certaines de ces chaînes s’adonnent à l’industrie de l’outrage, à la fabrique du mensonge et à la confection de contrevérités. Des animateurs mal formés vont jusqu’à piétiner les règles de civilité régissant autrefois le débat public. Il fallait stopper ces sorties de route. C’est une question d’écologie médiatique.

Depuis avant-hier, la fin de la récréation médiatique a été signifiée aux patrons de ces chaînes.

Certes, la loi relative à l’audiovisuel a tracé les grandes lignes et les contours généraux de la création des chaînes de télévision, mais les textes d’application et les cahiers des charges sont venus depuis avant-hier, baliser le fonctionnement pour éviter toute confusion ou mauvaise interprétation de cette loi.

Ce sera désormais tolérance zéro avec les médias de la haine et de l’invective car les règles sont d’une grande fermeté et les lignes rouges infranchissables. A titre d’exemple, pour prétendre à la création de services de communication audiovisuelle thématiques (chaîne TV ou radio), la loi sur l’audiovisuel exige que les candidats doivent «justifier du statut de personne morale de droit algérien, de la nationalité algérienne de tous les actionnaires, tous les actionnaires doivent jouir des droits civils et ne doivent pas avoir été condamnés à une peine infamante ou pour trouble à l’ordre public».

Il doivent également justifier de «l’exclusivité nationale du capital social, de l’origine des fonds investis, de la présence de journalistes professionnels et de personnes professionnelles parmi les actionnaires et de justifier pour les actionnaires nés avant juillet 1942, de ne pas avoir eu une conduite contraire à la Révolution du 1er Novembre 1954».

De plus, l’instruction des candidatures par l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) comporte l’audition publique des candidats dont le dossier est recevable. De même que l’autorisation de création de tout service de communication audiovisuelle, (chaîne TV) est «subordonnée au versement d’une contrepartie financière». La durée de l’autorisation délivrée pour l’exploitation d’un service de diffusion télévisuelle est de 12 ans et de 6 ans pour un service de diffusion sonore (radio).

Ces jalons étant posés, il appartient maintenant à l’Arav de peaufiner les textes d’application et le cahier des charges pour fixer les règles aux soumissionnaires qui vont créer des chaînes de télévision.

Dure tâche pour notre confrère aîné Zouaoui Benamadi.

Allons-nous assister à la même démarche dans le secteur de la presse écrite où la situation est autrement plus anarchique? Le ministre de la communication osera-t-il un coup de pied dans cette fourmilière?