Les pays OPEP et Non-OPEP se réunissent demain à Vienne: L’Algérie annonce la couleur

Les pays OPEP et Non-OPEP se réunissent demain à Vienne: L’Algérie annonce la couleur

Il sera question de prolonger la baisse de la production de 1,8 million de barils par jour décidée le 10 décembre 2016, pour neuf mois.

Le job a été fait. Le terrain déblayé. Il ne reste plus qu’à acter cette nouvelle offensive qui s’appuie sur l’historique accord d’Alger conclu le 28 septembre 2016 en marge du 15ème Forum international de l’Energie. Les pays Opep et hors Opep se réunissent demain à Vienne d’où ils annonceront, sans surprise en principe, la prolongation de la baisse de leur production de près de 1,8 million de barils par jour, décidée le 10 décembre 2016, jusqu’en mars 2018. L’Algérie y apportera sans aucun doute sa touche. Noureddine Boutarfa est à pied d’oeuvre. «Le ministre de l’Energie se rendra à Vienne les 24 et 25 mai pour prendre part à la réunion du Haut comité de monitoring conjoint Opep et non-Opep, ainsi qu’à la 172ème Conférence ministérielle de l’Opep et à la Conférence ministérielle Opep et non-Opep, apprend-on auprès du ministère de l’Energie.», a indiqué hier un communiqué de son département.

L’ex-patron de Sonelgaz a multiplié les navettes pour qu’aucune voix dissonante ne vienne perturber ce rendez-vous d’une extrême importance pour l’avenir du marché pétrolier. Le 10 mai il était à Baghdad où il a rencontré son homologue irakien. Une dizaine de jours plus tard à quoi ont abouti leurs discussions? «L’Algérie et l’Irak sont favorables à prolonger l’accord Opep et non-Opep lors de la prochaine conférence ministérielle prévue le 25 mai à Vienne», avait annoncé le ministère de l’Energie. Une dizaine de jours plus tard il entamait une visite à Moscou. Même son de cloche. «L’Algérie et la Russie soutiennent une prolongation de l’accord sur une réduction de la production de pétrole des pays Opep et non-Opep pour une durée de neuf mois supplémentaires», avait affirmé le 18 mai à partir de la capitale russe Noureddine Boutarfa, à l’issue de sa rencontre avec son homologue russe Alexander Novak. L’Arabie saoudite et la Russie sont en première.

Ces deux pays qui pèsent plus de 20 millions de barils par jour, soit la consommation quotidienne des Etats-Unis, se sont prononcés pour une prolongation de la baisse de la production de leurs alliés pour permettre au marché de se rééquilibrer, à terme, et aux cours de l’or noir qui avaient piqué du nez ces dernières semaines de rebondir. Une annonce qui est intervenue après une rencontre à Pékin entre le ministre russe de l’Energie Alexandre Novak et son homologue saoudien Khaled Al-Faleh. «Les deux ministres sont tombés d’accord sur la nécessité, afin de parvenir au but souhaité d’une stabilisation du marché, d’une prolongation des accords (de réduction de la production) pour neuf mois, jusqu’au 31 mars 2018», avaient-ils indiqué dans un communiqué commun. En attendant, le marché demeure à l’écoute de Vienne.

Hier vers 16h10 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 54,02 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 0,15 cents par rapport à la clôture de lundi. Cette embellie demeure toutefois sous la menace de perturbations en provenance des Etats-Unis. «l’Opep continue de subir des vents contraires en provenance des États-Unis car non seulement la production de pétrole de schiste se reprend considérablement mais, en plus, le président américain, Donald Trump, a maintenant proposé de vendre la moitié des réserves stratégiques de pétrole des États-Unis», ont prévenu les analystes du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. Une analyse tempérée par L’Agence internationale de l’Energie qui admet que le rééquilibrage du marché est en marche. «Les stocks mettent un certain temps à refléter l’offre plus faible alors que les volumes produits avant la mise en oeuvre des limitations de production par l’Opep et onze pays non-Opep continuent d’être absorbés par le marché», a estimé le bras énergétique de l’Ocde. Le dernier mot reviendra au baril.