Cette action se veut “un message fort” adressé aux autorités, selon des manifestants qui disent attendre du gouvernement “une réponse claire” quant à la promotion de la langue amazighe.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, a été empêché, hier, de procéder à l’ouverture de la saison hivernale au niveau du Centre national des loisirs sportifs de Tikjda (CNLST) par des manifestants qui ont fermé la RN33, à la sortie Est de la commune de Haïzer.
D’autres ont souligné que cette action se veut “un message fort” adressé aux autorités. “Nous exigeons de la part du gouvernement une réponse claire quant à la promotion de notre langue. On n’a absolument rien contre ce ministre, mais par notre action, nous souhaitons qu’il rende compte à Ouyahia de notre colère”, ajoutera un protestataire. Les services de sécurité, visiblement débordés par les événements, tenteront une négociation avec les manifestants pour qu’ils libèrent la route. En vain. D’ailleurs, certains agents de l’ordre se sont mis carrément à supplier les protestataires pour libérer le passage au ministre, sans grand succès. Toutefois, et selon des sources sécuritaires, les services de l’ordre ont reçu des instructions émanant du ministre de la Jeunesse et des Sports pour ne pas utiliser la force pour déloger les manifestants.
De son côté El-Hadi Ould Ali a déploré cette action tout en affirmant, lors d’un point de presse organisé au niveau du stade communal de Bouira, que “le gouvernement œuvre à promouvoir la langue et la culture berbères (…) Tout ceci n’est que pure manipulation et affabulations”, a-t-il soutenu. Le MJS a, en outre, assuré que dès l’année prochaine, l’enseignement de tamazight sera “progressivement généralisé à l’ensemble du territoire national”. Vers midi, la délégation ministérielle reprendra la route vers Alger. Il faut dire que la visite d’El-Hadi Ould Ali à Bouira, foyer de nombreuses contestations depuis lundi dernier, avait pour but de délivrer un message d’apaisement. En vue des événements d’hier, l’opération de communication du gouvernement est, pour ainsi dire, tombée à l’eau.
Par ailleurs, et durant la journée de jeudi, un calme précaire régnait à travers les diverses localités de la wilaya. En effet, hormis quelques escarmouches entre des manifestants et les services de la Gendarmerie nationale, au niveau de l’autoroute Est-Ouest (tronçon Bouira-El Adjiba), aucun incident majeur n’a été signalé.Les autorités locales, quant à elles, n’ont eu de cesse d’appeler les étudiants au calme et à la sagesse. Ainsi, le P/APW de Bouira a profité de son passage sur les ondes de la radio locale pour lancer un appel à “la retenue”, tout en assurant que les événements qui ont secoué l’université de Bouira feront l’objet d’une “enquête sérieuse et approfondie”.
RAMDANE BOURAHLA
