L’émancipation de l’Islam de France: Des proches du Parti socialiste réclament un jour férié

L’émancipation de l’Islam de France:  Des proches du Parti socialiste réclament un jour férié

La Fondation Terra Nova a publié hier un rapport intitulé l’émancipation de l’islam de France.

Dans ce texte de 41 pages, ses rédacteurs (Alain Christnacht et Marc-Olivier Padis) préconisent dans leur première proposition d’intégrer au moins deux nouvelles dates importantes au calendrier des jours fériés. «Le cas des fêtes religieuses montre bien l’ambiguïté de la neutralité française, une neutralité marquée par l’héritage chrétien», souligne Terra Nova. Sur les 11 jours fériés officiels en France, quatre sont liés à des fêtes chrétiennes ou catholiques (Ascension, jeudi de Pentecôte, Assomption de la Vierge, Noël), deux sont des lundis chômés suivant des fêtes religieuses chrétiennes (lundi de Pâques et lundi de Pentecôte). «Aucun ne concerne les fêtes solennelles des autres religions», note la fondation qui dénonce la «situation d’une République laïque qui garde des traces de l’organisation catholique des temps collectifs, sans que ces grands moments ne correspondent, pour la grande majorité des Français, à des fêtes religieuses».

Les jours fériés retenus, reconnaissant le pluralisme religieux et qui seraient bien des jours fériés nationaux, pourraient être l’Aïd-el-Kébir – qui célèbre le sacrifice d’Abraham par des abattages rituels – et le Kippour (jour du Grand Pardon). Ils remplaceraient les deux lundis fériés qui «ne correspondent à aucune solennité particulière». Le rapport envisage également la promotion de la création d’une faculté de théologie musulmane à l’université de Strasbourg. Le régime concordataire maintenu en Alsace et en Moselle concerne les cultes dits reconnus (église catholique, église réformée et luthérienne, judaïsme). En tant que culte non reconnu, l’islam ne bénéficie pas du financement public pour rémunérer les imams mais les collectivités locales sont libres de financer les édifices de culte.

De même, le texte estime nécessaire le réajustement des effectifs des aumôniers musulmans dans les aumôneries pénitentiaires et hospitalières. Ses rédacteurs s’appuient sur la garantie de l’exercice des cultes prévue dans la loi de 1905 sur la laïcité pour justifier cette dernière demande.

Pour Terra Nova, il convient de favoriser le financement de la construction des mosquées par les fidèles eux-mêmes car il manque actuellement environ un millier de lieux de culte en France pour que les fidèles pratiquent dans des conditions décentes. Et de citer l’exemple avorté de la Grande mosquée de Marseille au budget trop lourd pour la communauté des fidèles… Avec un budget aussi important, le projet n’était possible qu’avec l’aide d’un Etat étranger, ce qui a, comme il était prévisible, compliqué le processus et finalement conduit à l’échec.

Le rapport indique clairement: «Nous n’avons pas besoin de mosquées cathédrales, qui coûtent très cher et pour lesquelles il est difficile de mobiliser des financements. Nous plaidons pour la création de mosquées de proximité, qui coûtent moins cher et dont la taille peut être adaptée à la démographie de la communauté musulmane considérée.»