Législatives 2017 : Un flot de propositions économiques, mais pour quelle mise en oeuvre ?

Législatives 2017 : Un flot de propositions économiques, mais pour quelle mise en oeuvre ?

Le logement, la santé, la transition énergétique, la réduction des dépenses publiques, le tourisme, la sécurité alimentaire, l’investissement… figurent dans la liste des principaux sujets traités par la plupart des formations politiques en campagne électorale.

Dans le discours économique dominant sur fond de récession, de déficit budgétaire, de chute pétrolière et de désinvestissement dans certains secteurs, des chefs de parti tentent de faire croire aux électeurs qu’ils disposent de solutions de rechange en termes de réformes économiques.

En « séducteurs », des leaders politiques mettent ainsi en avant un discours mielleux. Pour maintenir et adapter le rôle moteur de la dépense publique d’investissement, le Rassemblement national démocratique (RND), par exemple, promet que ses futurs parlementaires agiront pour « la concentration de la dépense publique d’investissement sur la finalisation des programmes déjà décidés, notamment dans le domaine du développement humain, la concentration des dépenses nouvelles sur l’entretien des infrastructures déjà réalisées et l’amélioration de leur gestion et l’effort pour le développement des villages et des quartiers, avec la réalisation et l’entretien des routes, des réseaux d’eau et d’assainissement, ainsi que des infrastructures de santé». De tels programmes sont, pour le RND, de nature à « améliorer » les conditions de vie de la population. Cette formation estime que le recul des recettes du Trésor ne doit pas désengager l’Etat de son rôle de promoteur du développement humain et infrastructurel ni de son statut actuel de moteur du développement économique à travers la dépense publique d’investissement. Il s’agit de rationaliser et d’adapter cette contribution publique. Le parti d’Ahmed Ouyahia parle, par ailleurs, de la promotion d’une politique de développement équilibrée à travers le territoire. Il considère également que le maintien de l’appui de l’Etat à l’investissement économique bénéficiera à tous les secteurs, industriel, agricole, et aux différentes branches des services, dont le tourisme. Le parti du Front de libération nationale (FLN) encourage, lui, l’initiative privée en matière d’investissement tout en préservant le rôle de l’Etat dans la conduite du processus de développement à travers le contrôle et l’appropriation des secteurs stratégiques vitaux. Son programme repose sur quatre grands axes de développement liés à la sécurité alimentaire, aux ressources humaines, au système financier et à la communauté à l’étranger. Pour le FLN, l’économie et le marché restent étroitement liés, avec un Etat fort à qui échoit la responsabilité de gérer au mieux le processus de développement à travers la maîtrise et le contrôle des secteurs stratégiques vitaux. Au chapitre de la sécurité alimentaire, le parti se fixe l’objectif de promouvoir le développement rural par le désenclavement, la création d’un environnement adéquat aux habitants des zones rurales, l’allocation de surfaces à l’agriculture et l’introduction de techniques de production et de commercialisation modernes. Quant au Mouvement de la société pour la paix, il a promis de parvenir à l’autosuffisance alimentaire en l’espace de dix ans, et de développer, au bout de trois ans, le meilleur secteur des services dans le monde arabe. Le parti promet aussi d’intégrer le marché parallèle de la devise à travers l’ouverture de bureaux de change privés. Au plan économique, le RCD propose, lui, que la relance de l’activité économique et la prise en charge des problèmes sociaux étaient « possibles », et que cela passait par la rationalisation des ressources du pays et des « arbitrages transparents » de leur affectation. Le parti s’engage sur deux grands axes de réforme : l’assainissement des finances publiques et la reconsidération du système fiscal. Il reste, cependant, à savoir comment mettre en œuvre ces canevas de mesures, car, c’est plus facile à dire qu’à faire, a fortiori en situation de crise financière.