Le terrorisme essaye de trouver des brèches: L’Algérie ne badine pas avec sa sécurité

Le terrorisme essaye de trouver des brèches: L’Algérie ne badine pas avec sa sécurité

Le terrorisme a une dimension transnationale qui nécessite d’être combattu par tous les protagonistes qui ont des intérêts dans la région du Sahel.

Le début de l’année 2017 affiche une sorte de «regain» de l’activité terroriste dans l’Algérois avec des incursions nocturnes comme cela a été le cas à Ouled Salama dans la wilaya du Blida où une patrouille de la Gendarmerie nationale a été attaquée par un groupe terroriste, même si la réaction des éléments de l’Armée nationale populaire était efficace et rapide après avoir mis hors d’état de nuire ce dangereux groupe terroriste qui était à l’origine de cette attaque. Il reste néanmoins que la situation mérite d’être élucidée et tirée au clair pour comprendre ce «regain» de l’activité terroriste et si ses ramifications obéissent à une logique endogène ou plutôt exogène et en intime relation avec la situation chaotique que traversent la Libye et le Sahel.

La situation sécuritaire, telle qu’elle se manifeste ces derniers temps à travers quelques endroits précis dans le pays, exprime deux variantes évolutives en termes d’actions terroristes et aussi de lutte antiterroriste de la part des services de sécurité en général et de l’ANP en particulier.

La première est déterminée par l’antécédent relevant de la période de la décennie noire. Aujourd’hui, elle manifeste une réalité réduite à sa juste valeur d’une situation résiduelle ne dépassant pas le stade et le niveau de la réaction du terrorisme vaincu militairement et politiquement et cela en adoptant des mesures incitant à l’apaisement et au retour à la stabilité, via la démarche de la Réconciliation nationale.

Cette première variante, même si elle donne l’impression qu’elle est toujours présente avec sa force de nuisance, n’influe en rien sur la situation politique, institutionnelle et économique du pays puisque le terrorisme a été vaincu politiquement. La deuxième variante est la plus importante et la plus dangereuse à la fois, étant donné que cette variante obéit à une approche et à une donne relevant de la géostratégie et ses retombées sur le plan régional, comme c’est le cas pour la Libye et toute la région du Sahel qui se sont transformées en une véritable poudrière à ciel ouvert.

La sécurité dans la région du Sahel constitue un vrai casse-tête pour l’Algérie qui fait face seule à cette hydre constituée d’une mosaïque de la terreur de Daesh et d’El Qaïda, puisque l’Egypte est prise dans la spirale du terrorisme à l’intérieur et la Tunisie n’arrive pas à se redéployer à nouveau après avoir évincé l’ex-président déchu Ben Ali.

Le terrorisme qui se cache derrière Daesh et El Qaïda a une dimension transnationale qui nécessite d’être combattu par tous les protagonistes qui ont des intérêts dans la région du Sahel, surtout les pays occidentaux qui rejettent d’emblée l’idée d’injecter de l’argent et des hommes pour apporter leur aide aux autres pays de la région ou qui partagent des frontières avec les pays ventres-mous comme c’est le cas pour l’Algérie.

Selon certaines sources émanant des experts de la chose sécuritaire et du dossier du Sahel, ses retombées sur la paix au niveau de la région pourraient s’étendre jusqu’à la Méditerranée. D’ailleurs, certains experts des questions sécuritaires développant une approche souverainiste comme celle de l’Algérie, focalisent leur attention sur la nécessité de la coordination internationale et l’implication des pays comme l’Allemagne et la France avec des moyens humains et matériels en soulignant que «malgré ce regain de violences, les protagonistes dans la crise, qui se sont solennellement engagés devant la communauté internationale, tels la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), la Plate-forme et les représentants du gouvernement malien ne semblent pas pressés de mettre en application les mécanismes retenus pour consolider une paix bien précaire encore aujourd’hui», en ajoutant que «les tergiversations des signataires de l’accord ont eu un impact négatif sur la mobilisation des fonds chez les bailleurs de fonds.

Mis à part l’Allemagne qui a annoncé une aide substantielle de 6,5 millions d’euros destinés au financement de projets sécuritaires. Soutien à la Minusma et au MOC, le mécanisme opérationnel de coordination, à Kidal», précisent les experts de la sécurité et des questions du terrorisme au Sahel et le terrorisme international.

L’Algérie a toujours favorisé les solutions politiques et négociées que ce soit en Libye ou au Sahel, contrairement aux pays occidentaux qui s’efforcent d’ouvrir des brèches partout dans la région en actionnant une machine de violence pour pouvoir régenter les pays en proie à cette anarchie caractérisée par le terrorisme islamiste et des narcotraficants à la solde des puissants aux visées expansionnistes et de mainmise sur les richesses des pays en question. L’Algérie avait proposé une solution portant le sceau de «l’accord d’Alger» qui contient des points énumérant la nécessité de l’implication de tous pour mettre un terme à l’escalade terroriste sur fond de reconfiguration de la carte dans la région du Sahel.

La dimension transnationale du terrorisme de Daesh et d’El Qaîda exige de l’Algérie d’être plus vigilante au niveau de ses frontières du fait que ce fléau vise la déstabilisation des Etats-nations qui défendent mordicus leur souveraineté. Le terrorisme version décennie noire est révolu et il ne pourra pas se manifester de la sorte puisque la dimension transnationale englobe sa matrice idéologique comme moyen pour réaliser ses desseins dans la région.