Le recours aux financements chinois écarté

Le recours aux financements chinois écarté

Cette enveloppe absorbe l’essentiel du budget d’équipement destiné aux projets neufs du ministère des Transports et des Travaux publics.

Le budget 2018 de la loi de finances prévoit un montant de 150 milliards de dinars, soit environ 1,5 milliard de dollars, pour la réalisation du port centre d’El-Hamdania situé à Cherchell, au titre de la première tranche. Ce financement pour le grand projet du Centre absorbe l’essentiel de l’enveloppe du département des Transports et des Travaux publics destinée à couvrir la réalisation de projets neufs : 150 milliards de dinars sur un total de 166,4 milliards de dinars et environ 50% du budget d’équipement de ce ministère.

C’est donc sur le budget de l’État que sera financé ce port et non grâce à des financements confessionnels chinois. Le gouvernement Ouyahia matérialise ainsi la décision de l’État de ne pas recourir à l’endettement extérieur pour financer les projets d’investissement.

Mais on peut se demander si ce choix est pertinent. Les ports commerciaux comme celui d’El-Hamdania sont considérés comme des infrastructures rentables, qui peuvent procurer assez de ressources pour pouvoir rembourser les crédits mobilisés pour leur réalisation. Les formules de financement proposées pour ce genre d’infrastructures sont le partenariat public-privé, la formule BOT ou le project financing. Dans ces trois alternatives, l’État ne finance pas le projet sur concours budgétaire.

C’est l’infrastructure elle-même qui une fois réalisée dégage des ressources financières suffisantes permettant de rembourser l’emprunt contracté pour réaliser l’infrastructure.

Tout cela veut dire que si le gouvernement concrétise l’option de réaliser le projet sur concours budgétaire, la Chine ne financera pas le projet. Mais les entreprises chinoises ont plus de chances de construire le port. Son exploitation sous forme de concession relèvera probablement de la partie chinoise.

Autre interrogation : des articles de presse font état de la complexité des sols devant abriter le projet présageant des difficultés de terrain empêchant le lancement immédiat des travaux. Au préalable, des études complémentaires doivent être effectuées pour s’assurer que l’assiette de terrain ne posera pas de problème au cours de la réalisation de l’infrastructure. Ce qui pourrait entraîner une augmentation du coût du grand projet du Centre.

La question se pose toujours aujourd’hui : le site d’El-Hamdania est-il le plus approprié pour accueillir ce genre de projet ? Cap Djinet, rappelons-le, objet de multiples études concluant que ce site est le plus favorable à l’implantation dans la région Centre d’un grand port est-il moins coûteux ? S’il s’avère à la longue que le choix du site d’El-Hamdania est plus cher, qui assumera ce surcoût ?

À noter que le grand port du Centre, dit d’El-Hamdania, sera l’un des plus grands ports d’Afrique du Nord. Il réglera en bonne partie les difficultés logistiques actuelles que rencontre le pays en matière de transport maritime des marchandises.

K. Remouche