Nicolas Sarkozy est un ancien chef d’État qui méprise l’intelligence des Français. C’est sa petitesse, qui n’est pas dans sa taille mais dans son esprit beauf et bling-bling qui lui fait croire qu’il peut, en brassant l’air, faire oublier et nier le nombre incroyable de casseroles judiciaires qu’il traîne.
Cela rappelle le fameux conte d’Andersen où le roi nu, se pavane « dignement » alors que ses courtisans font semblant de le voir habillé. Mais les Français sont beaucoup plus intelligents que ne le croit le p’tit Sarko pour ne pas voir sa totale nudité. Même quand il braconne sur les territoires de la famille Le Pen, ils ne le créditent d’aucune sincérité.
Tout est sur-joué chez cet individu qui illustre parfaitement la dégénérescence actuelle de la classe politique française. Il n’incarne pas l’intelligence de la France, il est l’expression parfaite de l’affaissement intellectuel et moral d’une partie de la classe politique de ce pays qui, il faut le dire, a donné, beaucoup mieux, infiniment mieux, à droite comme à gauche.
Vulgaire, peu instruit, Sarkozy tire la politique vers le bas et nuit à cet esprit français crédité d’intelligence et de finesse. Et il l’a prouvé en Tunisie -un pays où les Algériens sont chez eux comme les Tunisiens le sont en Algérie- en faisant des déclarations relevant d’un parti pris au fumet colonial.
Le « Danube de l’esbroufe »
Quelques Spin Doctors du p’tit Sarkozy ont probablement suggéré à ce « Danube de l’esbroufe » que dire du mal des Algériens fera certainement plaisir aux Tunisiens. C’est un vieux code en vigueur sous Ben Ali qui ne joue plus, les Tunisiens ayant, entre-temps, fait une révolution que Sarkozy et ses « stratèges » n’ont pas vu venir et ont ensuite tenté de circonscrire en proposant leur « savoir-faire » pour mater les foules en colère.
Sarkozy continue de voir la Tunisie sous les œillères de la bonne dictature de Ben Ali, le tout mariné au vieux levain colonial qui consiste à dire du mal de Mohamed pour faire plaisir à Larbi. Le retour des vieux sbires de Ben Ali à Tunis lui fait peut-être croire que la Tunisie est redevenue sensible aux flatteries de bas étage qui émoustillaient le kleptocrate de Carthage.
Les Tunisiens, eux, trop polis, sont cependant accablés par tant de superficialité et espèrent que les Algériens ne leur reprocheront pas les crétineries de Sarkozy. Il existe bien sur une fraction de la haute bourgeoisie tunisienne qui n’aime guère l’Algérie mais elle est trop réaliste pour ne pas réaliser le caractère grotesque et bouffon de ses déclarations sur la géographie présumée dangereuse de la Tunisie.
Les Tunisiens et les Algériens ne sont pas en compétition et leur géographie n’est pas une tragédie mais un espace de solidarité. C’est une évidence, mais tout est dans la mesquinerie calculatrice, chez le p’tit Sarko, pour qui les franco-tunisiens sont surtout des électeurs potentiels à quelques semaines des régionales et à deux ans du scrutin présidentiel où il cherchera à se venger de sa défaite de 2012.
Le vieux réflexe colonial
Et puis, on le sait, dire du mal de l’Algérie ne peut que faire plaisir aux électeurs de la région PACA et autres Menard, Estrosi et compagnie qui continuent de ne pas digérer que les « yaouled » ont mis fin à l’ordre colonial.
C’est une vieille donnée incontournable: malgré le travail, estimable, des historiens français, un sentiment anti-algérien profond se transmet au sein de l’establishment français où l’on continue à croire que le déclin français est venu de la « perte de l’Algérie ».
Le p’tit Sarko s’inquiète donc de l’avenir de l’Algérie et de son développement et il voudrait, quelle générosité, que ce « sujet » (de préoccupation) soit traité dans le cadre de l’Union Pour la Méditerranée, UPM, son projet bidon qui est devenu un gros bide.
Il n’est pas nécessaire que le gouvernement algérien réponde à cette attaque de bas étage, mais il est bon de faire savoir à cet ineffable agité en campagne qui escompte venir en Algérie en automne qu’il n’y sera pas le bienvenu.