Le projet de loi de finances 2018, ce dimanche devant les députés : Le gouvernement présentera sa copie

Le projet de loi de finances 2018, ce dimanche devant les députés : Le gouvernement présentera sa copie

Les débats qui s’étaleront sur trois jours consécutifs promettent d’enflammer l’hémicycle en cette période électorale.

Fin de la récréation. Les députés devront interrompre la campagne électorale pour se consacrer à l’examen du projet de loi de finances 2018. Les débats commencent la semaine prochaine. «L’Assemblée populaire nationale (APN) reprendra dimanche prochain ses travaux en séance plénière consacrée à la présentation du projet de la loi de finances 2018», a indiqué, hier, l’APN dans un communiqué. Les élus du peuple seront appelés à venir en force pour fouiner le projet, le plus important, qui porte sur le budget de l’Etat pour l’année 2018. Ce projet porte un caractère spécifique, puisqu’il intervient dans une conjoncture économique serrée, marquée par le recul des prix du pétrole et l’épuisement du Fonds de régulation des recettes (FRR). Le budget de l’année 2018 a été débloqué, suite au recours au financement non conventionnel. Une décision vivement critiquée et rejetée par les partis de l’opposition. Les débats qui s’étaleront sur trois jours consécutifs promettent d’enflammer l’hémicycle. Les partis de l’opposition vont revenir à la charge pour critiquer les choix du gouvernement.

Ce projet a fait couler beaucoup d’encre depuis son élaboration, notamment avec les augmentations prévues. De nombreux partis et même des syndicats ont mis en garde contre une éventuelle dégradation du pouvoir d’achat. L’augmentation du prix des carburants et de certains produits alimentaires d’importation, risque sérieusement de provoquer un trou dans le portefeuille des ménages. Ces mesures feront, sans doute, l’objet d’un bras de fer entre l’opposition et la coalition. En cette période de campagne électorale, l’hémicycle sera pour les partis le terrain propice pour faire la promotion de leurs idées. L’opposition, comme la coalition, vont s’échanger des tirs croisés en tenant le téléspectateur pour témoin. Selon le professeur d’économie à l’université d’Alger, Kamel Rezig, le projet de loi de finances (PLF) 2018 affiche pour la première fois depuis plusieurs années, des dépenses d’équipement supérieures aux dépenses de fonctionnement. Ce qui est en mesure de favoriser, selon lui, à moyen terme une hausse de la croissance économique à 2 ou 3% et ouvre la voie à la réalisation de l’objectif de 7% de croissance à l’horizon 2030. Lors d’une journée d’étude organisée sur le PLF 2018 par le groupe parlementaire de Tajamou Amel Al Djazaïr (TAJ), Rezig saluant les nombreux «points positifs» contenus dans le texte, a estimé qu’une «erreur stratégique» avait été commise les précédentes années avec un budget de fonctionnement dépassant celui de l’équipement en ce sens où, a-t-il dit, «seul le budget d’équipement est à même de faire progresser le taux de croissance».

Le texte prévoit un budget de fonctionnement de 4584 milliards de dinars pour l’exercice 2018 contre 4591,8 milliards de dinars en 2017, soit en baisse de 7 milliards de dinars. Il prévoit 6 521 milliards de dinars de recettes contre près de 8628 milliards de dinars de dépenses et un déficit global du Trésor de près de 9% du Produit intérieur brut (PIB) contre plus de 14% pour l’exercice 2016. Dans l’optique de lever le gel sur des réalisations à l’arrêt, du fait de difficultés financières et de procéder au règlement des dettes cumulées auprès des entreprises contractantes pour la réalisation ou la fourniture de biens et de services, la loi de finances 2018 enregistre une «hausse exceptionnelle» en termes d’équipement. Les autorisations de programme retenues s’élèvent à 2270 milliards DA (contre 1397 milliards DA pour l’exercice en cours), alors que les crédits de paiements au titre de 2018 s’élèvent à 4043 milliards DA (contre 2291 milliards DA pour l’année en cours).

Les allocations prévues pour le budget d’équipement couvrent notamment la relance des projets gelés dans les secteurs de l’éducation nationale, de la santé, et des ressources en eau, ainsi qu’un effort plus soutenu en direction du développement local.