Le parti vit actuellement une agitation sans précédent FLN : est-ce le chant des cygnes?

Le parti vit actuellement une agitation sans précédent FLN : est-ce le chant des cygnes?

arton11025-4c718.jpgEn l’absence de son SG Amar Saâdani, en vacances, le FLN vit une agitation sans précédent. Derrière celle-ci se cache une réalité plus confuse.

Comment garder une unité de façade ? Tel est actuellement le problème du FLN. L’une après l’autre, des entités au sein du parti se font de plus en plus insistantes pour déplorer l’état du parti et son manque de rayonnement dans la vie politique du pays. Toutes pointent du doigt le SG du parti, Amar Saâdani, pourtant élu démocratiquement lors d’un congrès qui n’a pas vu réellement d’opposition.

Mais qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui des voix internes et externes au parti s’élèvent de plus en plus pour appeler à son départ ? La conjoncture économique ? Les échéances électorales de 2017 ? La montée en puissance de l’opposition ? Rien de tout cela sauf que cette bronca est alimentée par le silence assourdissant du SG, qui ne s’est pas exprimé depuis le début du mois de juin.

Le dernier en date à monter au créneau est le tout nouveau mouvement de redressement du FLN à travers son comité de la wilaya de Djelfa, pour dénoncer la situation désastreuse que traverse le parti. Dans une déclaration rendue publique hier et signée par le coordonnateur de wilaya, ces frondeurs « saluent l’appel lancé récemment par un groupe de moudjahidine et d’anciens militants », référence à Yacef Saadi, Zohra Drif et Abderrahmane Meziane Chérif, et estiment que celui-ci « est venu à temps pour desserrer l’étau autour de nous et de notre activité, qui n’a jamais cessé pour libérer le parti du joug de Saâdani… ».

Les membres du mouvement de redressement et d’authenticité du FLN exhortent l’ensemble des moudjahidine et des militants fidèles au FLN authentique « à s’unir et à se soulever comme un seul homme pour libérer le parti des mains des mercenaires et autres opportunistes » qui détiennent aujourd’hui les destinées du FLN, et pour ne pas « décevoir les espoirs des militants ».

Les signataires de la déclaration jugent, ainsi, que la situation a atteint un niveau d’alerte, visant notamment à « modifier profondément la composante humaine des instances du parti », dans la perspective de le transformer « en instrument de mercenariat et de prédation », conclut la déclaration.

Avant cette sortie plus ou moins inattendue, l’ancien SG du parti, Abdelaziz Belkhadem, s’est lui aussi rappelé au bon souvenir des militants du FLN puisqu’il a appelé les redresseurs « à unir leurs rangs pour renverser la direction actuelle ». Ces différentes sorties médiatiques ont fait réagir la direction du FLN par la voix de son porte-parole Hocine Khaldoune, qui estime qu’une réconciliation est possible si les acteurs mettent de côté leurs divergences et s’assoient autour d’une table pour discuter « Nous appelons à l’unité des rangs surtout avec l’approche des élections.

On n’épargnera aucun effort pour nous réconcilier avec les gens du parti et lui éviter un coup fatal. On ne ferme aucune issue qui donne une chance au parti pour le présent et pour l’avenir », a affirmé Hocine Khaldoune. Ce dernier évoque même une réunion de la commission des sages, qui ne s’est jamais réunie, pour faire la paix entre la direction et les opposants : « Notre appel à l’union est adressé à tous les militants et cadres qui activent dans un cadre légal et à tous les frères indignés qui n’ont pas participé au congrès de mai 2015 et qui ne sont pas membres du comité central, dit-il.