Le ministre du Commerce répond aux députés, Les négociations avec l’OMC provoquent la polémique

Le ministre du Commerce répond aux députés, Les négociations avec l’OMC provoquent la polémique

mustapha-benbada-2011.jpgLe ministre du Commerce a expliqué que le gouvernement avait revu la liste des délits interdisant, jusqu’alors, à leurs auteurs d’exercer une activité commerciale, pour faciliter la réinsertion professionnelle des anciens détenus. “Il n’y a pas de raison qu’une personne condamnée par la justice le soit aussi par l’administration”, a-t-il commenté.

Une vive polémique a éclaté, hier, dans l’hémicycle de l’Assemblée populaire nationale, entre le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, et le président du groupe parlementaire du Parti des travailleurs, Djelloul Djoudi. L’objet de la discorde : l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Lors de son intervention en débat général, le député a quasiment accusé le gouvernement de négocier, en position de demandeur, donc de faiblesse, l’adhésion du pays à l’OMC. Des propos qui ont fortement déplu au ministre, lequel a riposté sèchement au moment de donner ses réponses aux préoccupations des parlementaires.

“Je regrette le dérapage verbal du député. Cela n’honore pas le Parlement. Il faudrait éviter les surenchères sur le nationalisme et l’intérêt du pays, car nous sommes tous prêts à défendre notre nation, en sacrifiant notre vie s’il le faut (…). La politique politicienne a des limites”, a-t-il asséné.

À partir de là, il a rappelé que l’Algérie est à son dixième round de négociations avec l’OMC, depuis le début du processus en 1998. “On est à l’arrêt depuis 2008. Nous sommes revenus au dialogue par une décision politique souveraine. Nous poursuivrons les négociations sans précipitation ni tergiversation”, a rappelé Mustapha Benbada. Dans la foulée, il a reconnu que cette adhésion comporte des risques pour les entreprises nationales, qui seront soumises fatalement à la concurrence avec des sociétés étrangères plus compétitives. “Nous avons mis en place des mécanismes pour protéger notre production nationale. L’adhésion à l’OMC n’est pas un ticket en aller simple”, a-t-il rassuré. Il a attesté aussi que l’Algérie n’est nullement disposée à engager des relations commerciales avec Israël. Aucune clause de l’OMC ne l’y oblige. Djelloul Djoudi, qui a quelque peu chahuté l’intervention du ministre du Commerce, a demandé à prendre la parole.

Requête qui lui a été fermement refusée par le président de l’APN, le Dr Mohamed-Larbi Ould-Khelifa. “Vous n’avez pas respecté la réglementation. Vous avez interrompu plusieurs fois le ministre, alors qu’hier, nous avons écouté huit députés de votre groupe parlementaire. L’incident est hors sujet”, a-t-il intimé imperturbable.

Par ailleurs, le ministre du Commerce a précisé que l’instauration des permanences des commerces de proximité durant les jours fériés a été imposée par un vécu. “Nous avons décidé d’assumer nos responsabilités en assurant un service minimum. 10 à 20% des commerces doivent rester ouverts les jours fériés”.

L’autorisation accordée, par le truchement de la nouvelle loi, à des personnes ayant eu des antécédents avec la justice à obtenir un registre du commerce (8 délits ont été supprimés de la liste des cas d’empêchement), est motivé, selon, lui, par une volonté de faciliter la réinsertion professionnelle des anciens détenus. “Il n’y a pas de raison qu’une personne condamnée par la justice le soit aussi par l’administration”, a-t-il affirmé.

Il n’en demeure pas moins que les auteurs de délits ou crimes liés à l’évasion de capitaux vers l’étranger, commercialisation de produits contrefaits destinés à la consommation humaine ou animale, faillite, corruption, atteinte aux droits d’auteur et trafic de stupéfiants.

S H