Le ministre des Affaires religieuses: Pas besoin de «fetwa» pour célébrer Mawlid Ennabaoui

Le ministre des Affaires religieuses: Pas besoin de «fetwa» pour célébrer Mawlid Ennabaoui
par Moncef Wafi

«Les Algériens n’ont pas besoin d’une ‘fetwa’ pour célébrer le Mawlid Ennabaoui», a déclaré, hier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa. Invité au Forum de la radio algérienne, il a indiqué, à ce propos, que la célébration de la naissance du Prophète avait reçu la bénédiction de Abdelhamid Ben Badis et que l’Algérie la fête pour célébrer les traditions religieuses «dans la paix, la miséricorde, l’amour, la coexistence, le dialogue, le repentir, le travail et la réconciliation». Et pour montrer sa joie, on n’a besoin d’aucune ‘fetwa’, précisera le ministre. Cette mise au point intervient après les dernières publications, sur les réseaux sociaux appelant à ne pas fêter cette date, assimilant sa célébration à une hérésie. En 2015, Mohamed Aïssa avait indiqué que la célébration du Mawlid Ennabaoui, en Algérie est une caractéristique de «tradition sociale» et qu’elle est profondément ancrée dans la société et célébrée, de père en fils, expliquant qu’elle revêt un caractère spirituel, éducatif et social. Par ailleurs, le ministre des Affaires religieuses a annoncé la création, pour décembre prochain, du Conseil islamique du ‘Fiqh malékite’, en soulignant qu’il n’est pas un organe d’avis consultatif, mais dédié à la recherche universitaire. Il a précisé que c’est un cercle d’exégètes mondialement reconnus. Il dira également que cette académie abritera des recherches sur des questions d’intérêt pour l’opinion publique et les institutions de l’État. Il a précisé que ceux qui mènent ces recherches, au sein du collège, sont des professeurs d’université et que la recherche sera vraiment bénéfique et devra être exposée, lors des rencontres des 48 administrateurs des conseils scientifiques ainsi que les tenants des ‘fetwas’ des wilayas du pays et les académiciens qui ont supervisé ces travaux. Le ministre a, aussi, déclaré que ce conseil ne prononcerait pas de ‘fetwa’ laissée au Haut Conseil islamique en ce qui concerne les organes de l’État et les conseils scientifiques pour les citoyens.

Abordant l’actualité, le ministre a évoqué le dernier attentat qui a endeuillé l’Egypte considérant que le terrorisme n’a pas de religion, visant à la sécurité et frappant à l’aveugle. Il indiquera qu’il existe un chaos mondial voulu pour reconfigurer la carte religieuse et géopolitique. Mohamed Aïssa a déclaré que l’Islam est ciblé, soulignant que l’extrémisme et l’intolérance ont déformé l’image de la religion musulmane aux yeux de l’Occident, rappelant que l’Algérie a traversé des étapes difficiles pendant la décennie noire des conséquences de l’action barbare et qu’il faut revenir à l’Islam de la tolérance. Le ministre a affirmé que le terrorisme qui a frappé la mosquée, en Egypte, trahit une instrumentalisation sectaire, soulignant que l’objectif est de diviser les musulmans. A propos de l’extrémisme religieux, il a indiqué que c’est un sentiment religieux, alors que le musulman doit être caractérisé par la modération, affirmant que tous les imams sont, actuellement, soumis à la formation pour lutter contre l’extrémisme religieux. Pour encadrer les mosquées en Algérie, le ministre a rappelé l’existence de « Dar el-Imam» pour la formation, soulignant, au passage, la faillite du discours islamiste.