Le livre de Khaled Bentounès qui fait scandale

Le livre de Khaled Bentounès qui fait scandale

Une iconographie du Prophète Mohamed (Qsssl) et une photo de l’Emir Abdelkader enchâssée dans l’étoile de David: voilà deux images qui risquent de mettre le feu aux poudres.

Ce livre portant le titre: Soufisme et l’héritage commun édité par le guide spirituel de la Tariqa Al Alaouya, Khaled Bentounès, ne passera pas inapercu surtout que, pas moins de 2500 exemplaires sont sur le point d’être distribués à Mostaganem à l’occasion du centenaire de la Tariqa Al Alaouiya.

Ni le ministère des Affaires religieuses ni celui de la Culture n’ont réagi sur cette édition aux relents de scandale.

Un livre qui risque de provoquer la polémique entre les différentes tariqas qui existent en Algérie.

N’est-ce pas le but recherché à travers cette provocation qui touche aux symboles de l’Islam et aux personnalités de notre Histoire ?

C’est pourquoi, des représentants du bureau d’Oran de l’Association des uléma algériens demandent la saisie de cet ouvrage.

L’association considère qu’il y a un consensus et même un interdit contre ce genre de comportements.

L’auteur réplique en disant que cette iconographie n’est pas de sa propre création et qu’elle existe depuis des siècles sans avoir soulevé de polémique.

Certains vont même jusqu’à dire que ce desin rappelle les caricatures danoises diffusées dans un journal et représentant le Prophète sous les traits d’un individu belliqueux.

Loin d’avoir un écho mondial, l’Association pourrait très bien fédérer un certain nombre de voix contre ce genre de «littératures» qui cadrent mal avec l’opinion qui n’est pas du tout prête à des compromis lorsqu’il s’agit d’aborder des thèmes sacrés ou supposés comme tels.

Cette levée de boucliers pourrait aussi être expliquée par le fait que l’auteur du livre appartient à une confrérie, la Tariqa Al Alouiya, alors que ce genre d’organisations ont toujours été combattues par l’Associations des Uléma.

Ces derniers pensent que l’audience accordée à ces organisations est disproportionnée et qu’elle vise à détourner les croyants de leur religion.

Les membres de l’Association ne sont pas non plus d’accord avec l’auteur qui illustre son livre avec des images représentant des anges sous forme féminine sous prétexte que le Coran a été muet sur le sexe des anges.

Une photo de l’Emir Abdelkader soulève, elle aussi, l’ire de ces religieux qui veulent censurer le livre.

Selon eux, cette photo n’a pas à être insérée dans l’étoile de David qui, faut-il le rappeler, est le symbole de l’Etat d’Israël.

Une rencontre sur la Tariqa Al Alaouiya se tiendra à Mostaganem et cette polémique risque encore de durer.

Le bureau d’Oran de l’Association compte même faire appel au bureau national de l’Association pour montrer la voie à suivre et le comportement à adopter vis-à-vis de ce livre dont 2500 exemplaires sont actuellement mis en vente et personne ne sait encore si les appels à sa saisie seront entendus.

En tout cas, il faudrait plus qu’un édit religieux pour ce faire.

C’est à la justice qu’il revient de trancher dans ce genre d’affaires.

Il y a bien longtemps que les livres ne sont pas interdits en Algérie. Depuis 1990, plus exactement.