Le gouvernement multiplie les appels et les promesses: Législatives : à la recherche du vote jeune

Le gouvernement multiplie les appels et  les promesses: Législatives : à la recherche du vote jeune

Même les promesses jamais tenues, comme celle d’hériter du flambeau des aînés, ont fini par désespérer les plus optimistes.

Cela ressemble à s’y méprendre à une offensive de charme mais qui dissimule difficilement quelques soucis face au spectre de l’abstention. Depuis quelques jours, en effet, les autorités officielles et des responsables de partis au pouvoir multiplient les gestes et les promesses en direction de la jeunesse, cette frange de la société qui constitue l’essentiel du gisement électoral national, dans l’espoir évident de susciter son intérêt au prochain rendez-vous électoral prévue dans moins de trois mois.

C’est le cas, par exemple, du ministre des Finances, pourtant acculé à une cure d’austérité, d’initier un geste, sans doute mûrement réfléchi en haut lieu, qui ne manquera pas de faire des heureux parmi les jeunes porteurs de projets dans le cadre de l’Ansej : le rééchelonnement de leurs dettes. “Les jeunes porteurs des projets en difficulté financière, relevant de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (Ansej), peuvent bénéficier d’un rééchelonnement de leur dette bancaire”, a révélé, il y a une semaine, lors d’une séance plénière au Sénat, Hadji Baba Ammi. Il y a trois jours, c’est au très loquace Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN, de promettre que les “jeunes auront une place dans le prochain gouvernement algérien qui sera issu du nouveau Parlement”. “Le parti du Front de libération nationale (FLN) œuvre pour remettre le flambeau à une génération de jeunes loyaux qui seront présents en grand nombre sur les listes de candidature pour les législatives de 2017”, a affirmé Ould Abbes lors d’une conférence des jeunes à Koléa (Tipasa). Il promet également qu’ils “seront présents en grand nombre sur les listes de candidature aux prochaines législatives”, soulignant qu’“un avantage sera accordé, en la matière, à la tranche d’âge située entre 20 et 40 ans”. Et il n’est pas exclu, à mesure qu’approchera le scrutin, que d’autres mesures seraient annoncées par les autorités.

On se rappelle que lors de la campagne pour la présidentielle de 2014, Abdelmalek Sellal avait même invité les jeunes à se marier avec l’argent de… l’Ansej. Mais on ignore si l’invitation a eu l’effet escompté sur le scrutin.

S’il est de bonne guerre que l’Exécutif ou ses bras politiques recourent à toutes sortes d’artifices pour tenter de mobiliser les électeurs, dans ce contexte de crise économique et de renoncement général, il reste qu’il est difficile de convaincre particulièrement les jeunes de se rendre en masse aux élections, en raison principalement des multiples ratés de la politique gouvernementale, de l’ostracisme dont ils sont victimes, de la dépolitisation qui frappe des pans entiers de la population et de la corruption endémique qui écorne la crédibilité de certaines institutions. Même les promesses jamais tenues, comme celle d’hériter du flambeau des aînés, ont fini par désespérer les plus optimistes.

Et ce n’est pas cette nouvelle sortie d’Ould Abbes qui va changer la donne. Le président du parti avait même décrété en 2012 à Sétif que sa génération “Tab Jnanna (dépassée, ndlr)”, mais cela ne l’a pas empêché de s’appuyer sur une génération gérontocrate à l’image du… SG du FLN. C’est dire que la mission de susciter l’engouement chez les jeunes au scrutin s’annonce laborieuse. A fortiori que la rente s’est… tarie !