Le forum de Davos s’ouvre sur fonds de crise

Le forum de Davos s’ouvre sur fonds de crise

Klaus Schwab, le fondateur et directeur général, du forum de Davos révèle des chiffres d’une participation record : 1 400 dirigeants d’entreprise, venus de 96 pays différents, 43 chefs d’Etat ou de gouvernement, 17 ministres des Finances, 19 banquiers centraux, sans compter les universitaires et les centaines de journalistes…



Il reconnaît pourtant que cette 39e édition marquera une rupture. « Ce sera la plus importante de toutes.

Le thème choisi cette année vise à répondre à cette angoisse : « redessiner le monde de l’après-crise ». Loin de la célébration de la mondialisation libérale, l’image de marque du Forum annuel, son organisateur considère que Davos 2009 constituera « une sorte de sanatorium de l’économie mondiale ».

Un des 230 séminaires qui se tiendront entre le 28 janvier et le 1er février portera symboliquement sur le « retour de l’Etat ».

D’ores et déjà les politiques semblent devoir voler la vedette aux grands patrons. Outre la venue de Wen Jiabao et de Vladimir Poutine, respectivement premier ministre de Chine et de Russie, Gordon Brown, le premier ministre britannique et organisateur du sommet du G20 du 2 avril prochain à Londres, compte profiter de son séjour pour rencontrer ses homologues. Et notamment la chancelière allemande Angela Merkel.

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine doit présenter mercredi sa vision du monde devant des leaders occidentaux déboussolés par la crise mondiale.

Pour sa première visite dans la petite station des Alpes suisses, M. Poutine a l’honneur du discours inaugurant la « grand messe » annuelle du capitalisme organisée par le Forum économique mondial (WEF).

Son intervention doit porter sur le thème « Le monde après la crise », a indiqué mardi le numéro deux de l’administration gouvernementale, Iouri Ouchakov.

Elle « va donner le ton des discussions » du Forum, a promis le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov.

M. Poutine, qui n’a cessé ces derniers mois de blâmer les Etats-Unis pour la plus grave crise économique depuis la Grande dépression des années 30, s’était montré très sceptique après l’élection du nouveau président américain Barack Obama.

Il pourrait, selon les experts, faire un geste de bonne volonté, comme pour ses partenaires européens avec lesquels les relations se sont notoirement détériorées ces dernières semaines en raison de la crise du gaz.

La crise du gaz entre la Russie et l’Ukraine a privé l’Europe de combustible pendant 15 jours, achevant de convaincre les Européens de développer des approvisionnements en énergie indépendants de la Russie.

En dépit de l’affluence annoncée, les absents du Forum 2009 risquent paradoxalement de faire de l’ombre aux présents. Ainsi Arnold Schwarzenegger, le gouverneur de Californie, a-t-il fait savoir qu’il ne pourrait venir compte tenu du déficit des finances publiques de son Etat (14,8 milliards de dollars). La vague de défections touche avant tout les banquiers d’affaires américains, piliers traditionnels de la station des Grisons.