Si la prochaine élection présidentielle emballe la scène politique en précisant d’ores et déjà les deux camps ; ceux qui cautionnent et ceux qui boycottent, il n’en demeure pas moins qu’il subsiste quelques-uns qui n’arrivent toujours pas à trancher définitivement leur position.
C’est le cas notamment du Front des forces socialistes (FFS), la formation politique qui refuse toujours de clarifier sa position vis-à-vis de l’échéance du 17 avril prochain. »
Le FFS tranchera la question au moment opportun « , avait déclaré le premier secrétaire du parti, lors du dernier conseil national. Mais depuis, le parti cher à Hocine Ait Ahmed n’a pas soufflé mot, entretenant un mutisme suspect, notamment depuis la sortie médiatique de l’ex-chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, connu pour les affinités qui le lient au leader charismatique du plus vieux parti de l’opposition. Ce même Hamrouche, qui a aussitôt replongé dans sa réserve, laisse le mystère planer entièrement sur son éventuelle candidature à la Magistrature Suprême.
Pourtant, son nom revient avec acuité sur la scène, en ce sens qu’il représenterait un sérieux prétendant. Ce n’est certainement pas l’annonce de candidature de l’actuel chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika qui l’en empêcherait, d’autant qu’il l’avait clairement signifié dans sa dernière déclaration politique. Par conséquent, l’on peut aisément déduire que l’hésitation du FFS à se prononcer sur la future présidentielle est étroitement subordonnée à l’atermoiement de Mouloud Hamrouche.
C’est d’ailleurs, le même constat que l’on ressent chez la formation islamiste d’Abdelmadjid Menasra qui, elle aussi, entretient le suspense sur sa position définitive vis-à-vis de la présidentielle. Le Front du changement (FC), puisque c’est de lui qu’il s’agit, serait proche de l’ex-chef du gouvernement, ou du moins partagerait certains points avec lui, avancent certains observateurs de la scène politique. Sinon, comment expliquer que le FC de Menasra reste le seul parti islamiste à ne pas boycotter, pour le moment, le scrutin du 17 avril ? En effet, la mouvance islamiste a été unanime à bouder la présidentielle, n’ayant pas parvenu à dégager un candidat de consensus.
La bataille de leadership a fait le reste, sa-chant que plusieurs leaders de cette mouvance nourrissent l’ambition de postuler à la Magistrature Suprême, notamment, Abderezzak Mokri du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et Abdallah Djaballah, président du Front de la justice et du développement (Adala). Par ailleurs, et à un degré moindre et des positions toutes différentes, deux acteurs principaux du paysage politique national demeurent taciturnes, en dépit des développements effrénés qui s’opèrent.
Il s’agit d’Ahmed Ouyahia et d’Abdelaziz Belkhadem, tous deux victimes des mouvements de redressement qui avaient secoué le RND et le FLN l’an dernier. Leurs ambitions présidentielles se sont envolées depuis qu’ils étaient lâchés par leurs partis, qui ont opté sans réserve aucune pour un quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Les prochains jours qui nous séparent de la clôture du délai de dépôt des candidatures à la présidentielle, apporteront certainement quelques éléments de réponse.
M. A. C.