Le Djurdjura renoue avec les randonnées pédestres

Le Djurdjura renoue avec les randonnées pédestres

Peu à peu les randonneurs ont fini par briser le mur de la peur  et renouent à nouveau avec les randonnées pédestres dans le Djurdjura après une tentative vaine de les dissuader par les auteurs de l’affaire d’enlèvement  suivi de l’assassinat du guide français de montagne Hervé Gourdel.

img_58df9ce0ba838.jpgLes organismes de jeunesse, qui ont pris en charge l’organisation de ces randonnées au profit des amoureux de la montagne parmi les jeunes et moins jeunes, font face ces deux dernières années à un regain d’intérêt pour cette activité  bénéfique sur divers plans notamment sanitaire et sportif sans perdre de vue l’aspect touristique.

Dès la fonte des  neiges, qui bloquent l’accès aux hauteurs du majestueux Djurdjura, c’est l’assaut des randonneurs pour prendre part aux nombreux circuits proposés et encadrés par les directions de jeunesse et sports des wilayas de Bouira et Tizi Ouzou.

Près d’une dizaine de circuits de randonnées pédestres sont alors proposés aux amoureux de la montagne.

Des groupes de 30 à 50 personnes s’inscrivent à l’un de ces circuits généralement organisés les week-end afin de permettre aux étudiants et travailleurs d y prendre part.

Notre journaliste-correspondant  à Tizi Ouzou a été invité, hier vendredi, pour participer à l’une de ces randonnées, organisée par la Direction de la Jeunesse et des Sports de la wilaya de Tizi Ouzou, au profit des adhérents de 5 établissements de jeunesse de différentes localités.

Le circuit dit Kourief du Djurdjura démarrait depuis l’un des hameaux du village Ath Argane dans la commune d’Agouni Gueghrane, Ath Oulhadj perché à plus 1100 mètres.

D’une longueur de plus de 18 km, avec une ascension jusqu’à atteindre plus de 1600 mètres, le circuit a drainé plus d’une trentaine de personnes de différents âges.

M.Meziani Lounes, cadre à la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Tizi Ouzou, a été désigné comme guide  de cette randonnée.

Ce guide de montagne a grandi dans cette région qu’il connaît parfaitement, a entamé la randonnée par dicter les principales consignes à respecter pendant tout le circuit. Et c’est devant la maison en couleur blanche qui abritait le club de montagne Alpin durant l’occupation française que ces règles ont été portées à la connaissance des randonneurs.

img_58dfa047480c5.JPGLe singe berbère 

Puis l’escalade sur un chemin escarpé est lancée. La première halte est observée au bout d’une quarantaine de minutes. Elle n’est pas fortuite mais elle marque la première note de cette randonnée, une zone prisée par le singe berbère, le macaque Sylvanus.

Ce singe sauvage s’éloigne à mesure que vous tentez de l’approcher contrairement à d’autres espèces de cet animal. Il ne veut dépendre que de la nature qui l’entoure et pas de l’humain.

Poursuivant l’escalade plus d’une heure après, les randonneurs découvrent une prairie au milieu des montagnes et traversée par une rivière à l’eau fraîche provenant de la fonte des dernières neiges. Le lieu s’appelle la porte de Tizi Nath Argane

Les repères et les appellations des lieux sont portés à la connaissance des randonneurs par le guide qui n’omettait aucun détail même avec les faits historiques les ayant marqué.

Nous reprenons l’ascension pour une demi heure encore avant que l’on marque la pause déjeuner dans le même décor de celui de Tizi Nath Argane. Une pause qui a duré près d’une heure avant la reprise de l’escalade.

img_58df9ebff08b9.jpgL’enclos du berger et la transhumance 

Prochaine étape du périple, l’enclos du berger, situé à environ 1350 m d’altitude et qui servait de lieu où s’abrite le berger pour veiller son troupeau déployé en bas de cette colline au milieu de la verdure.

Il se raconte que dans le passé, les bergers passaient jusqu’à 6 mois de l’année après l’hiver et avant l’automne pour paître leurs troupeaux. En termes clairs l’organisation de la transhumance.

Près d’une heure après, les randonneurs atteignent le pic de leur escalade de ce circuit situé à 1600 m d’altitude.

Le site offre une vue sur plusieurs villages comme Agouni Gueghrane, dont le rocher du corbeau défiguré, et Ait Oulhadj ou encore les plaines des Ouadhias.

La descente est ensuite entamée sur un chemin escarpé pour revenir à l’altitude de départ de l’autre côté d’Ath Argane, Ait Oulhadj. Sur ce chemin de retour des randonneurs, plusieurs haltes sont marquées pour en connaître des particularités naturelles comme ce chêne centenaire ou encore la fontaine d’Ath Oulhadj qui tire son eau du haut du Djurdjura comme d’ailleurs l’unité minérale Lala Khedidja d’Agouni Ghehgrane exploitée par Cevital.

Vers 18 heures les randonneurs prennent le chemin du retour vers Tizi Ouzou et d’autres régions d’où ils sont venus sans oublier de se donner rendez-vous pour d’autres aventures dans les montagnes algériennes.