Le directeur de la marine marchande et des port s’exprime sur le sujet Blocage de Cevital : un pas vers le dénouement ?

Le directeur de la marine marchande et des port s’exprime sur le sujet Blocage de Cevital : un pas vers le dénouement ?

Ce haut responsable au ministère des Transports a signifié que, légalement et opérationnellement, rien ne devrait empêcher le groupe Cevital d’exercer l’activité de trituration de graines oléagineuses sur un terrain à l’extérieur du port de Béjaïa.

Invité jeudi dernier sur le plateau de Canal Algérie, dans le cadre de l’émission hebdomadaire “La semaine Éco” consacrée, cette fois, à l’apport des activités portuaires à l’économie et à l’investissement, le directeur général de la marine marchande et des ports auprès du ministère des Transports et des Travaux publics, Mohamed Ibn Boussehaki, a affirmé que l’usine de trituration de graines oléagineuses du groupe Cevital aurait pu être installée à l’extérieur et pas loin du même port. Il touchait ainsi du doigt le véritable problème auquel fait face le groupe Cevital.

Car, en effet, M. Ibn Boussehaki signifiait ainsi que, légalement et opérationnellement, rien ne devrait empêcher le groupe Cevital de jouir pleinement du droit d’exercer l’activité de trituration de graines oléagineuses sur un terrain à l’extérieur du port de Béjaïa. Et que, par ricochet, rien ne justifiait l’empêchement du déchargement des équipements destinés à ce projet. Évoquant l’exiguïté du port de Béjaïa, M. Ibn Boussehaki a soutenu qu’il y a absence d’assiette de terrain pour accueillir cette usine.

Depuis le début du conflit, le groupe Cevital a, en effet, régulièrement et abondamment communiqué pour informer les responsables concernés, à tous les niveaux, que le terrain qui devra accueillir cette usine, acquis en toute propriété, auprès d’un privé, est bel et bien situé dans une zone industrielle, à l’extérieur du port et qu’il n’attendait que la levée de “l’embargo” exercé illégalement par le directeur général de l’EPB, Achour Djelloul, pour décharger le matériel importé à coups de dizaines de millions d’euros et entamer la phase de montage de l’usine.

Plus récemment encore, un dossier a été remis aux services du Premier ministre par le comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements dans la wilaya de Béjaïa, dans lequel, il est fait référence à l’acquisition du terrain devant recevoir le projet.

Un terrain que les élus locaux et les députés de la wilaya de Béjaïa avaient pu visiter, auparavant, sur initiative du groupe Cevital. En outre, il faut rappeler, ici, que Cevital n’a jamais projeté de réaliser son unité de trituration de graines oléagineuses à l’intérieur du port de Béjaïa.

Cela étant, il faut relever que c’est la première fois que l’affaire du blocage du projet de Cevital est abordée par un média lourd public, même si la présence d’un représentant de ce groupe sur le plateau aurait certainement permis de mieux éclairer le sujet, de mieux informer l’opinion publique et de mieux cerner les enjeux économiques de ce projet.

C’est également la première fois qu’un haut responsable du secteur des Transports reconnaît que la réalisation de ce projet hors du port de Béjaïa ne devrait poser aucun problème.

Si l’on s’en tient donc à la déclaration du directeur général de la marine marchande et des ports, l’on est en droit de penser que l’on s’acheminerait vers un dénouement de cette affaire. Il faut toutefois attendre de voir quelle suite ce responsable donnera à sa déclaration.

Logiquement, et pour être en phase avec ses propos, il devrait instruire immédiatement le P-DG du port de Béjaïa de se limiter à ses missions légales et de faire en sorte que les équipements destinés au projet de Cevital, actuellement en souffrance dans plusieurs ports européens, puissent être déchargés, réceptionnés.

À charge pour Cevital, ensuite, de les acheminer vers le lieu d’implantation de son projet. Il faut rappeler que ces équipements ont été “refoulés” illégalement et arbitrairement en mars dernier, sur ordre du P-DG du port de Béjaïa, et que cet arbitraire, qui dure depuis sept mois, coûte des millions de dollars au groupe Cevital.

Un coût appelé à croître chaque jour de plus que durera ce blocage. C’est encore un facteur, et pas des moindres, qui donne un caractère d’urgence au règlement de cette affaire.

FARID BELGACEM