Le chiffre d’affaires des assurances « s’effrite »

Le chiffre d’affaires des assurances « s’effrite »

En 2016, l’activité du marché est générée à hauteur de 60% par les sociétés publiques, 25% par les sociétés privées, 10% par la CNMA et 5% par les sociétés mixtes.

« La tendance récente, à la baisse, du taux de croissance de l’activité des assurances constitue un signal fort aux différentes compagnies d’assurances pour redresser la courbe et éviter un effritement plus important de leurs chiffres d’affaires ». Le verdict provient du rapport 2016 de la direction des Assurances du ministère des Finances dont nous avons obtenu une copie. Le ministère rassure que ces compagnies disposent, pour le moment, de plusieurs leviers pour revenir à des niveaux d’activité plus importants. Outre les assurances de personnes qui demeurent un créneau où le secteur des assurances a pu engranger des primes supplémentaires en 2015 et en 2016, d’autres branches sont considérées comme source non négligeable pour un développement plus important de l’activité des assurances, est-il souligné.

Le ministère cite tous les risques des particuliers, les assurances de responsabilité, les risques agricoles, les risques liés aux Pmi/Pme, avec une insistance particulière pour la couverture des risques CAT NAT.

« Il s’agit là d’un large éventail de produits d’assurances que les compagnies se doivent de valoriser et d’améliorer en vue d’atténuer la dépendance envers la branche automobile. La nature de ces risques exige, toutefois, des compagnies d’assurance une démarche plus attractive où le recours aux nouvelles technologies, au numérique constitue un axe central de toute politique commerciale et de développement », recommande le ministère.

Selon ce dernier, certaines actions montrent bien que les compagnies d’assurances conscientes de cet enjeu, ont déjà entamé un recours plus important aux nouveaux moyens de communication et de paiement.

Le rapport recommande une meilleure discipline de marché en matière de souscription, un règlement plus diligent des sinistres, une utilisation plus rationnelle des canaux actuels de distribution (agents généraux, courtiers, bancassurance) qui constituent également des instruments à la portée des compagnies pour améliorer leur intervention.

Globalement, le marché des assurances reste dominé à hauteur de 91% par les assurances de dommages et plus, particulièrement, par la branche d’assurance automobile, avec une part de 50% et il est dominé à 70% par le réseau direct de distribution qui est constitué de 1 180 agences directes réalisant un niveau d’activité de 89 milliards DA.

Le réseau des intermédiaires d’assurances, constitué de 1 129 agents généraux et 31 courtiers en activité, n’a pas progressé par rapport à 2015. Son niveau d’activité s’établit, à l’instar de 2015, à 37,6 milliards DA.

Le taux de pénétration du secteur des assurances en 2016 reste en deçà de 1%. Il se situe autour de 0,7%. Quant à la densité d’assurance (primes d’assurances/habitant) exprimée en dinar, elle se chiffre à 3 137 DA par habitant en 2016, contre 3 166 DA en 2015, soit une baisse de 1%.

Une légère baisse est également constatée au niveau des provisions techniques. Leur montant passe de 124,7 milliards DA en 2015 à 124,5 milliards DA en 2016, dont 70 milliards DA, au titre de la provision pour sinistres à payer.

Le marché algérien des assurances a été animé par 24 sociétés d’assurances couvrant l’ensemble des segments de l’activité des assurances : 1 société de réassurance, 2 sociétés spécialisées dans l’assurance du crédit immobilier et du crédit à l’exportation, 13 sociétés d’assurances de dommages et 8 sociétés d’assurances de personnes.

Il y a 4 sociétés publiques d’assurance de dommages, 2 sociétés publiques d’assurance de personnes, 6 sociétés privées d’assurances de dommages et 2 sociétés d’assurance de personnes. 2 mutuelles d’assurances de dommages, 1 mutuelle d’assurance de personnes, 1 société mixte en assurance de dommages et 3 sociétés mixtes en assurances de personnes animent le marché à côté de 2 sociétés publiques spécialisées et 1 société publique de réassurance.

En 2016, l’activité du marché est générée à hauteur de 60% par les sociétés publiques, 25% par les sociétés privées, 10% par la CNMA et 5% par les sociétés mixtes.

« Évoluant, en 2016, dans une conjoncture économique nationale caractérisée par une baisse des revenus extérieurs, l’activité des assurances a pu maintenir, avec un taux de 1,3%, une croissance positive permettant, au marché des assurances, de générer un chiffre d’affaires de 129,6 milliards de DA, contre 128 milliards en 2015, soit une progression de 1,6 milliard DA, selon le rapport.

Selon le Secrétariat permanent du Conseil national des assurances, le montant des primes collectées par les sociétés d’assurances (de dommages et de personnes) au cours de ce 1er semestre est de 69,9 milliards de dinars (y compris les acceptations internationales), en baisse de 3,2% comparativement au premier semestre 2016.