L’Algérie veut renforcer le planning familial

L’Algérie veut renforcer le planning familial

Le baby boom des années 2000 en Algérie n’est pas sans inquiéter les pouvoirs publiques. Dans une démarche qui s’apparente à celle entreprises dans les années 70-80, les autorités algériennes veulent freiner la courbe des naissances par le renforcement du planning familial.

Cette volonté transparaît clairement dans le discours du ministre de la santé à l’occasion de la journée mondiale de la population.

Relevant que la population aura dépassé le seuil des 51 millions en 2030, le professeur Mokhtar Hasbellaoui, a plaidé aujourd’hui à Alger pour le renforcement du planning familial en Algérie, conformément aux Objectifs de développement durable (ODD), relevant qu’à l’issue de cette échéance (2016-2030).

Soulignant que la population algérienne passerait de 41,7 millions d’habitants à plus de 51 millions à cet horizon, d’où la nécessité de se préparer « dès à présent pour satisfaire des besoins encore importants ».

Le choix de traiter cette question « sensible comme une priorité de l’heure », souligne-t-il, est « significatif non seulement au regard de son importance comme l’un des déterminants majeurs de la nouvelle dynamique démographique que vit notre pays, mais également comme un préalable à la réduction de la mortalité maternelle et périnatale et aussi comme un levier qu’il conviendrait d’actionner en premier pour pouvoir capturer le dividende démographique et d’en tirer profit ».

Le ministre a également explique que « la planification familiale contribue à créer l’équilibre entre la croissance démographique et la croissance économique et conduit dans un contexte de faible fécondité à encourager l’épargne et créer des opportunités pour le développement économique et social durable en investissant dans les domaines de la santé, la nutrition, l’éducation et la formation pour tirer pleinement profit du dividende démographique ».

M. Hasbellaoui a estimé, à ce propos, que relever ces défis, suppose une « approche dynamique multisectorielle » incluant tous les acteurs et intervenants, y compris ceux de la société civile ainsi que « la mise en place de stratégies basée sur l’efficience pour mieux utiliser les ressources disponibles et le développement de programmes ciblés notamment au niveau local ».

Conviant, par ailleurs, le Comité national de Population (CNP) à « revisiter » la politique nationale de population et à « réajuster ses objectifs en visant un équilibre entre la croissance démographique et le développement économique et social du pays », il a ajouté qu’un « intérêt particulier doit également porter sur l’amélioration permanente des systèmes d’information et statistiques pour la mise en place de bases de données et d’indicateurs pertinents et fiables ».

Soulignant une « avancée importante » dans la société algérienne en matière de planification familiale, il a noté que la proportion des femmes mariées âgées entre 15-49 ans et ne connaissant aucune méthode de contraception moderne est « quasiment nulle » actuellement, contre 74% en 1968 alors que l’utilisation de la contraception concerne 57% des couples mariés, contre 8% seulement en 1970 et que plus de 80% des femmes concernées ont eu recours, au moins une fois dans leur vie génésique, à la contraception.

En revanche, a-t-il poursuivi, l’opposition déclarée à la planification familiale concernait, quant à elle, 3,2% des non-utilisatrices en 2012-2013, sachant que les motifs les plus fréquents de non-utilisation de la contraception demeurent le désir d’enfant et la crainte des effets secondaires sur la santé.

Au plan organisationnel, le représentant du Gouvernement a ajouté que l’activité de planification familiale se trouve « actuellement intégrée » au niveau de l’ensemble des structures de santé de proximité (polycliniques et salles de soins) composant le réseau national et au niveau des 2/3 des maternités, tandis que les actes de santé reproductive et les produits contraceptifs sont dispensés « gratuitement » dans le secteur public.