L’Algérie renforce la sécurité autour des ports et des aéroports

L’Algérie renforce la sécurité autour des ports et des aéroports

A general view picture taken on January 23, 2013 shows Algerian Houari Boumediene International Airport in the capital Algiers. A senior Japanese official met Algeria's prime minister to press for an explanation of the gas plant siege, as Tokyo confirmed the deaths of two more nationals, taking its toll to nine. AFP PHOTO / STRL’Algérie imposera de nouveaux protocoles de sécurité dans tous ses ports et aéroports.

L’Algérie renforce son cordon sécuritaire autour de ses infrastructures de transport.

Ces nouvelles restrictions seront appliquées dans les ports maritimes de Ténès, de Chlef, de Boumerdès et de Tlemcen, ainsi que dans les aéroports de Tamanrasset, Tébessa, Tiaret, Sétif, M’sila, Mascara et Ouargla.

En 1992, un attentat visant l’aéroport international d’Alger avait fait neuf morts et des dizaines de blessés. Depuis, des mesures de sécurité à grande échelle ont été mises en oeuvre sur le site et à ses alentours.

Le nouveau projet prévoit d’étendre l’application de la stratégie utilisée sur ce site à d’autres infrastructures de transport partout dans le pays.

Il pourra être interdit d’installer des équipements de télécommunication, des panneaux publicitaires ou tout autre mobilier urbain susceptibles de constituer une menace pour la sécurité dans les périmètres « sensibles » au sein de la zone protégée, a annoncé le gouvernement le mardi 5 mars.

La circulation et le mouillage de tout navire ou tout autre engin flottant pourront être interdits au niveau des périmètres de sécurité maritime.

Les mêmes textes prévoient le transfert, la délocalisation, la modification ou encore la démolition de toute construction, installation ou activité implantée à l’intérieur du périmètre de protection qui pourrait constituer un obstacle ou un danger pour la sécurité des infrastructures portuaires ou aéroportuaires.

Les propriétaires concernés bénéficieront d’une indemnisation.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement algérien recourt à de telles mesures de sécurisation de ses infrastructures portuaires et aéroportuaires. En 2008, des périmètres de protection avaient été instaurés dans certaines villes algériennes.

Cette décision intervient à la suite de l’attaque terroriste meurtrière survenue sur le site gazier d’In Amenas et la poussée de l’activité terroriste au Mali.

« Il n’y a aucun doute, la situation sécuritaire dans la région du Sahel a motivé le recours du gouvernement algérien à un tel dispositif pour renforcer la sécurité autour de sites stratégiques comme les ports et aéroports », affirme l’expert en sécurité Amine Moncef à Magharebia.

« En instaurant de nouvelles règles de sécurité au sein de ces infrastructures qui seront gérées désormais par le Wali, le gouvernement algérien souhaite avoir une meilleure maitrise des lieux « , ajoute-t-il.

Les ports et les aéroports constituent « des cibles de prédilections pour les groupes terroristes », explique le journaliste Mohamed Selmi.

« Les terroristes cherchent l’impact médiatique, les ports et aéroports leur offrent cette opportunité », indique-t-il.

Depuis l’attentat de 1992, l’Algérie a revu le dispositif de sécurité au sein de l’aéroport international. Un imposant dispositif de sécurité est placé au niveau du périmètre de protection avec une présence renforcée de policiers armés.

« La menace terroriste s’est délocalisée vers le sud », dit l’expert en sécurité Samir Oukil. « Il est tout à fait logique dans ce sens de renforcer les périmètres de sécurité dans les aéroports de Tamanrasset et de Ouargla ».

« Le nouveau dispositif peut causer des désagréments à la population, mais les Algériens savent maintenant que, face aux terroristes, l’erreur est fatale », ajoute-t-il.