«L’Algérie ne s’endettera pas»

«L’Algérie ne s’endettera pas»

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, multiplie les assurances concernant les capacités du pays à résister à la crise économique actuelle. Malgré l’ampleur des effets du choc pétrolier sur la vie des Algériens, dont le pouvoir d’achat ne cesse de dégringoler, il loue «les mérites de la gestion de son gouvernement». Pour le Premier ministre, le pays «a tenu et tiendra encore face à cette crise», sans «avoir le besoin de recourir à l’endettement extérieur» qui était une éventualité il y a quelques mois. «L’Algérie ne s’endettera pas et elle tiendra face à la crise économique», assure Abdelmalek Sellal, lors d’un point de presse animé conjointement avec son homologue français, Bernard Cazeneuve. «Nous avons résisté pendant trois ans maintenant au choc pétrolier

. Depuis juillet 2014, les cours du pétrole se sont effondrés et nous avons perdu 70% de nos recettes», souligne-t-il. Abdelmalek Sellal se montre, en effet, confiant pour l’avenir économique du pays. «On a tenu, on tient et on tiendra. Tous nos indicateurs macroéconomiques sont au vert, de l’avis même du FMI. Nous avons fait preuve d’une gestion assez rigoureuse de nos moyens financiers.

Cela nous permet de diversifier de plus en plus notre économie et nous comptons sur la France dans ce secteur», dit-il. La mise en œuvre de la nouvelle stratégie économique, explique le Premier ministre, est déjà en cours. Il cite dans ce sens, un certain nombre de produits dont la production est désormais excédentaire, tel le ciment. «On était un grand importateur de ciment, aujourd’hui nous pouvons même prétendre à l’exportation de ce produit», indique-t-il. Interrogé sur les licences d’importation, Abdelmalek Sellal nie toute volonté de l’Algérie d’interdire l’achat de l’étranger de certains produits. «L’objectif de cette mesure, qui est conforme à nos engagements internationaux, n’est pas d’arrêter les importations. Le but est de restreindre certaines importations, mais aucune ne sera interdite», souligne-t-il. Pour lui, cette décision de limiter les sorties de devises a pour but d’éviter au pays le recours à l’endettement extérieur, dont les conséquences pourraient être dramatiques pour le pays.

«Nous restons, depuis trois ans, totalement désendettés. Le peu de dettes qui existe, c’est le fait du secteur privé. Et nous n’allons pas nous endetter. Nous avons vécu la mauvaise expérience des années 1990 en faisant appel au FMI. Cela a créé le chômage et a donné suite à la résurrection de l’intégrisme islamiste. On ne retombera jamais dans cette situation. Nous avons introduit les licences pour certains produits. 25 produits sur 50 000 sont seulement concernés par la mesure. La facture des importations était de 60 milliards de dollars, nous sommes tenus de la ramener à 35 ou 40 milliards de dollars», rappelle-t-il, appelant ainsi le partenaire français à comprendre cette situation et à aider le pays par des investissements directs. La réponse de Bernard Cazeneuve A ce sujet, le Premier ministre français réagit en mettant en avant les doléances des opérateurs de son pays. «Nous comprenons parfaitement la préoccupation de l’Algérie de limiter ses sorties de devises et de maîtriser ses importations. C’est une préoccupation normale. Bien entendu, nous sommes aussi soucieux que les opérateurs économiques puissent, en contrepartie, disposer des éléments de prévisibilité et de transparence par rapport aux règles qui sont susceptibles d’être définies souverainement et normalement par nos amis algériens dans le respect de l’Accord d’association avec l’UE», déclare-t-il. Bernard Cazeneuve rappelle, dans la foulée, le fait que la France reste le premier investisseur étranger en Algérie, avec près de 500 entreprises installées dans le pays. A l’occasion de cette visite, les responsables des deux gouvernements ont annoncé la résolution, par le dialogue, des contentieux existants, dont celui opposant Sonatrach à Total. Pour l’avenir, et en prévision de la présidentielle en France, les deux parties réitèrent leur engagement à poursuivre leur coopération. La rencontre avec Bouteflika annulée «Quels que soient les résultats de la présidentielle française, la coopération se poursuivra», assure Abdelmalek Sellal, en se plaignant, toutefois, de la baisse des investissements français en Algérie. «L’Algérie ouvrira ses bras au président élu par le peuple français, quel qu’il soit, même si nous souhaitons l’élection d’un président, dont le cœur est proche de nous», enchaîne-t-il. Le Premier ministre français a achevé sa visite, rappelons-le, jeudi après-midi sans rencontrer le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika. Selon l’AFP, cette rencontre figurait pourtant dans le programme de la visite qui a été fourni à la presse française par le cabinet de Bernard Cazeneuve. Pour rappel, depuis le tweet de l’ancien Premier ministre français, Manuel Valls, qui avait diffusé, en 2016, une photo le montrant très affaibli, Abdelaziz Bouteflika n’a reçu aucun autre responsable français… – See more at: //www.presse-algerie.net/info/233581-laquo-l-rsquo-algerie-ne-s-rsquo-endettera-pas-raquo.html#sthash.9dKxOBvZ.dpuf