L’abattoir de Hassi Bahbah peine à être opérationnel: Alviar sommée d’assumer ses responsabilités

L’abattoir de Hassi Bahbah peine à être  opérationnel: Alviar sommée d’assumer ses responsabilités

L’abattoir est équipé de lignes pour la production de viande ovine, avec une capacité de production de 2 000 têtes par jour et une ligne pour la production bovine (80 bovins par jour abattus).

Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a sommé, mardi à Djelfa, l’Algérienne des viandes rouges (Alviar) de trouver des solutions à “la non-exploitation comme il se doit” de l’abattoir régional des viandes rouges de Hassi Bahbah (50 km au nord du chef-lieu de wilaya).

Lors d’une visite d’inspection à cette structure, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a exprimé son mécontentement à l’égard de “la non-ouverture et la non-exploitation” de ce complexe appelant les promoteurs du projet, l’Algérienne des viandes rouges, à “assumer ses responsabilités et trouver des solutions à cet acquis économique d’importance, auquel l’État a consacré des milliards en vue de le rendre réellement opérationnel”, ajoutant que “c’est véritablement un projet bénéfique et pour la filière et pour toute la région”.

Abdelkader Bouazghi a tenu à relever que son “mécontentement ne concerne pas seulement l’abattoir de Hassi Bahbah, mais concerne également les deux autres complexes similaires dans l’est et l’ouest du pays”. La mise en place d’abattoirs modernes et répondant aux normes internationales en matière sanitaire surtout a été décidée en 2010 par le Conseil des participations de l’État (CPE). Trois grands complexes ont été lancés, à l’est du pays, à Aïn M’lila, dans la wilaya d’Oum El-Bouaghi, au centre à Hassi Bahbah, dans la wilaya de Djelfa, et à Bougtob, dans la wilaya de Tiaret. Le coût d’investissement de ces trois projets dont la capacité atteindrait 50 000 tonnes est estimé à 7,5 milliards de dinars.

La réalisation de ces complexes fait partie d’un vaste programme d’investissement dépassant 62 milliards de dinars que comptait engager la SGP Proda à l’horizon 2016. Le complexe de Hassi Bahbah est le premier à voir le jour puisque la société espagnole l’a remis à son partenaire algérien Alviar en novembre 2014, avec les essais techniques d’usage.

Ce complexe est dimensionné pour atteindre l’objectif qui lui a été assigné. L’abattoir de Hassi Bahbah est équipé de lignes pour la production de viande ovine, avec une capacité de production de 2 000 têtes par jour et une ligne pour la production bovine (80 bovins par jour abattus). Le complexe peut également produire selon les spécificités commerciales, des barquettes pour les grandes surfaces. Mais force est de constater qu’il peine à être opérationnel.

L’Algérie, gros importateur de viandes rouges, notamment bovines, avec près de 48 000 tonnes/an, veut améliorer ses performances locales en vue d’arriver à zéro importation d’ici à 2019. Les pouvoirs publics ont beaucoup misé sur ces trois complexes pour y arriver. Néanmoins, les problèmes qu’ils connaissent pour atteindre une exploitation optimale rendent cet objectif difficilement réalisable. Reste, enfin, le secteur privé. Ce dernier semble décidé à s’y mettre.

D’ailleurs, le ministre a eu à découvrir, lors de sa visite de mardi, deux exemples d’investissement privé dans le domaine.

Le premier à Aïn Ouessara (100 km au nord de Djelfa). Il s’agit d’un investissement privé exploitant des techniques de pointe permettant une capacité d’abattage de près de 2 000 dindes et de 6 000 poulets/heure. Le second, c’est une exploitation agricole privée spécialisée en aviculture, dans la commune de Benhar (120 km au nord de Djelfa), qui produit près de 1,8 million de poussins/an.