La faillite de Monarch Airlines laisse plus de 100.000 passagers sur le carreau

La faillite de Monarch Airlines laisse plus de 100.000 passagers sur le carreau

L’arrêt brutal des vols de Monarch Airlines ce lundi fait suite à l’une des plus grosses faillites de l’histoire du transport aérien européen.

Avec la faillite de Monarch Airlines, c’est l’une des plus anciennes compagnies britanniques qui vient de tirer sa révérence, ce lundi, en laissant sur le carreau plusieurs dizaines de milliers de voyageurs. En difficultés financières depuis plusieurs années, Monarch Airlines a annoncé ce lundi matin, sans préavis, l’arrêt de tous ses vols, obligeant le gouvernement britannique à affréter lui-même des appareils auprès d’autres compagnies afin de rapatrier quelque 110.000 passagers bloqués un peu partout en Europe et aux Etats-Unis. Deux A330 d’Air Transat, deux A320 d’easyJet, un A330 de Hifly et cinq A320 de Qatar Airways étaient déjà mobilisés ce matin, pour ce que le secrétaire d’Etat aux Transports britannique, Chris Grayling, qualifiait pompeusement de « plus importante opération de rapatriement en temps de paix ».

Victime des low cost

La déconfiture de Monarch Airlines figurera également parmi les plus importantes défaillances de l’histoire du ciel européen. Créée en 1968, Monarch Airlines était la compagnie charter britannique par excellence, avec plus de 6 millions de passagers transportés chaque années à son heure de gloire, au début de la décennie. Pour de nombreux Britanniques, elle symbolisait les vacances. Elle fut notamment la première à opérer des vols charters en avions gros porteurs, vers les Etats-Unis et les Caraïbes, au début des années, avant d’entamer une longue descente aux enfers, à compter des années 2000, face à la concurrence des compagnies low cost.

Transformation trop tardive

Comme d’autres vétérantes du charter avant elle,  Monarch Airlines avait alors tenté de se transformer en low cost , en supprimant un tiers de ses effectifs et en transformant ses vols charter en vols réguliers. En 2014, la compagnie avait même passé commande de 30 Boeing 737 Max, d’une valeur de 3,1 milliards de dollars, afin d’accompagner cette métamorphose. Mais la pression concurrentielle des vraies low cost, ajoutée à la chute du tourisme en Turquie et au Mahgreb, ont eu raison de ses efforts. Depuis plusieurs mois déjà, Monarch Airlines cherchait son salut du côté d’un éventuel repreneur… qui ne s’est jamais présenté.

Une bonne nouvelle pour easyJet et Ryanair

A l’instar d’Air Berlin, la faillite de Monarch Airlines fait les affaires de ses principaux concurrents, easyJet et Ryanair. Elle va non seulement alléger la pression à la baisse sur les prix en réduisant l’offre de sièges, toujours excédentaire en hiver, mais encore libèrer des créneaux horaires à Londres-Luton et remettre sur le marché une trentaine d’appareils avec leurs équipages. Ce dernier point est particulièrement important pour Ryanair, qui fait face à une pénurie de pilotes. Même si l’essentiel des pilotes de Monarch sont qualifiés sur Airbus A320, alors que la compagnie irlandaise opère des Boeing 737.