La campagne des législatives s’achève aujourd’hui: Le dernier baroud des partis

La campagne des législatives s’achève aujourd’hui: Le dernier baroud des partis

Les candidats à la députation se sont affrontés dans le sillage de la révision de la Constitution, de garanties d’un scrutin transparent dans un climat apaisé.

Le rideau tombe sur la campagne des législatives qui revêtira un cachet particulier. C’est indiscutable. Elle aura été révélatrice que de nouvelles moeurs politiques se sont enracinées dans la société. La violence, les harangues, les invectives… ont été évacuées, cédant la place à des joutes verbales sans concessions, il est vrai. Mais dans un fair-play manifeste qui renvoie incontestablement l’image d’une Algérie apaisée. Les candidats à la députation se sont affrontés dans le sillage de la révision de la Constitution, de garanties d’un scrutin transparent à travers l’instauration de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (HIise), dans un climat empreint de sérénité. Il ne pourra que gagner en crédibilité avec la participation des partis d’opposition au scrutin du 4 mai qui ont appelé les électeurs à se rendre aux urnes, en masse.

Leurs leaders, à l’instar de ceux des partis majoritaires à l’APN (FLN, RND) ont sillonné le territoire du sud au nord et d’est en ouest. Certains d’entre eux y ont animé une quarantaine de meetings populaires. Un marathon dans le plus grand pays d’Afrique dont le territoire couvre plus de 2300.000 km2. Une prouesse qui s’est réalisée dans un contexte régional incertain avec à notre frontière ouest, un Maroc qui a fait face à une situation explosive qui prévaut dans le Rif à El Hoceïma. Une région rebelle qui se caractérise par un taux de chômage particulièrement élevé, la culture du cannabis alors qu’elle demeure hantée par un drame récent.

La mort d’un jeune poissonnier (Mohcine Fikri, ndlr) broyé par une benne à ordures. Un événement dramatique qui est survenu quelques jours après la tenue d’élections législatives (le 7 octobre 2016) remportées par les islamistes du PJD. Une victoire qui a débouché sur une crise politique. Le royaume n’ayant pu se doter d’un nouveau gouvernement que six mois plus tard, sur intervention du roi.A notre frontière est, la Tunisie est toujours en quête de sa stabilité perdue, la Libye demeure sous la menace d’une partition tandis que le Monde arabe (Irak, Syrie, Yémen) martyrisé sombre dans des violences quasi quotidiennes lorsque ce n’est pas sous les bombes de la coalition militaire occidentale pour mettre fin au régime du président Al Assad.

C’est dans ce contexte géopolitique qui sent la dynamite que l’Algérie continue son petit bonhomme de chemin pour consolider son édifice démocratique. Le scrutin du 4 mai apportera sa pierre. A travers son taux de participation on pourra mesurer sa crédibilité. Ce qui est certain c’est que tous les participants mettront la main à la pâte pour en faire un succès. Les nouvelles règles du jeu mettent sur un même pied d’égalité les petites et les grandes formations politiques. Comme dans toutes les grandes démocraties du monde, les candidats bénéficient du même temps de parole. Des tribunes et des opportunités leurs sont offertes dans les médias publics et privés.

Elles ont été exploitées sans qu’il n’ait été constaté de débordements. Les interventions se sont faites dans le calme.

Dans un environnement apaisé. Sans violence. Tous les participants, même les opposants les plus farouches qui ont appelé au changement l’ont exclue. Le contexte économique difficile provoqué par la dégringolade des prix du pétrole qui a induit des mesures d’austérité pour contrer la sévère crise financière à laquelle fait face le pays n’a pas servi à mettre de l’huile sur le feu. Pour la première fois depuis que l’Algérie a mis en oeuvre des élections pluralistes, tous les discours non seulement convergent pour conforter les institutions de la République mais aussi pour mettre en avant l’intérêt suprême de la nation avant tout. Un gage de maturité politique attestée qui fait de l’Algérie, en ces temps de grosses turbulences, une exception, un îlot de paix. Une leçon à méditer.