Kiev met une partie de son armée en état d’alerte à la frontière avec la Crimée

Kiev met une partie de son armée en état d’alerte à la frontière avec la Crimée

kiev.jpgAprès de nouvelles tensions avec la Russie amorcées mercredi, l’Ukraine a mis en état d’alerte une partie de son armée le long de la frontière avec la Crimée. La péninsule avait été annexée par Moscou en mars 2014.

Le président ukrainien Petro Porochenko a demandé jeudi 11 août à ses unités militaires situées près de la frontière avec la Crimée, annexée par Moscou, de se mettre en alerte. « J’ai ordonné à toutes les unités dans les régions situées au niveau de la frontière administrative avec la Crimée et le long de la ligne de front dans le Donbass (est de l’Ukraine) de se mettre en état d’alerte », a-t-il annoncé sur Twitter, après une réunion avec des représentants des forces armées et du ministère ukrainien des Affaires étrangères.

Petro Porochenko a également réclamé la tenue d’un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, le vice-président américain Joe Biden, le président du Conseil européen, Donald Tusk et plusieurs dirigeants occidentaux, dont François Hollande et Angela Merkel, qui ont déjà négocié avec Kiev et Moscou les accords de Minsk.

La déclaration de Porochenko intervient peu après l’annonce du président russe Vladimir Poutine qui a lui aussi annoncé le renforcement de la sécurité dans la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en mars 2014. « Nous nous préparons à tout », a indiqué à l’AFP un haut responsable au sein des services de sécurité ukrainiens, jugeant « possible » une invasion russe.

Washington s’est dit « extrêmement inquiet » et appelle à éviter « l’escalade ».

Kiev est « passé à la terreur », selon Moscou

Poutine a accusé mercredi les autorités ukrainiennes d’être « passées à la terreur ».  À l’origine de cette escalade : une provocation de Kiev, selon Poutine. Le président russe a accusé les autorités ukrainiennes d’avoir commandité plusieurs incursions de commandos en Crimée, au mois d’août. « Des mesures supplémentaires ont été discutées pour assurer la sécurité des citoyens et les infrastructures vitales de Crimée », a expliqué la présidence russe.

L’Ukraine a demandé au Kremlin de fournir au Conseil de sécurité de l’ONU des « preuves » pour étayer ses accusations. « Si c’est bien arrivé, où sont les preuves ? Des déclarations, des images, des photos, des vidéos, quoi que ce soit », a lancé l’ambassadeur d’Ukraine à l’ONU, Volodymyr Yelchenko, à des journalistes. « Ce ne sont que des mots », a-t-il ajouté.

Ces échanges constituent la plus forte montée de fièvre entre Moscou et Kiev, à couteaux tirés depuis l’arrivée au pouvoir de pro-occidentaux en Ukraine à la place du président prorusse Viktor Ianoukovitch, début 2014.

Le président ukrainien Petro Porochenko a dénoncé des accusations « absurdes et cyniques » servant de « prétexte pour de nouvelles menaces militaires à l’égard de l’Ukraine ». L’ambassadeur des États-Unis en Ukraine, Geoffrey Pyatt, a déclaré jeudi matin que son pays n’avait aucune preuve confirmant les accusations russes.