Hydrocarbures : Sonatrach envisage de reprendre ses activités en Libye

Hydrocarbures : Sonatrach envisage de reprendre ses activités en Libye

Le Président-Directeur général de Sonatrach Ould Kaddour a rencontré son homologue libyen, Mustafa Sanallah, pour discuter de la reprise de ses activités, suspendues depuis 2014. L’information est livrée par Libya Observer. Selon le Libya Observer, Sanallah et Ould Kaddour ont notamment parlé de reprendre la coopération dans le développement des périmètres découverts

, avant 2014, et de la réactivation de l’accord entre les deux entreprises concernant le développement des champs Al-Wafa et Al-Rar, qui sera d’ailleurs mis en œuvre par l’américain D&M.

« Nous avons, également, discuté de la coopération dans les domaines de la formation et d’autres domaines sensibles entre nos deux institutions », a déclaré Sanallah. Et de poursuivre que des efforts sont en cours pour encourager le retour de tous les investisseurs dans le secteur qui ont dû partir en raison de l’instabilité politique. La production pétrolière actuelle de la Libye est de 1,02 million de barils par jour. Elle devrait passer à 1,2 million de barils par jour, avant la fin de cette année. La Libye a, en tout cas, l’ambition de porter ses exportations pétrolières au niveau d’avant-guerre.

En Libye, la compagnie nationale pétrolière, National Oil Corporation (NOC), fut puissamment installée, ramifiée dans de nombreuses régions du pays. Ce fut un grand holding, à l’époque du Guide libyen, disposant de filiales. Dommage que le pays en soit arrivé là, mettant en péril ses richesses. Avant les troubles, le pays avait signé une série de contrats d’exploration et les compagnies étrangères se bousculaient au portillon. Depuis 2005, la Libye, qui s’était mise dans l’après-embargo, avait lancé quatre avis d’appels d’offres. Et c’était la ruée vers l’or noir. La NOC libyenne signait jusqu’à quinze contrats pour chaque avis d’appel d’offres lancé. Et c’est dans le cadre de ces appels d’offres que la Sonatrach avait remporté deux contrats.

Ainsi, en partenariat avec la société NOC, elle avait découvert un gisement pétrolier dans le bassin de Ghadamès. C’était en 2005. Les deux compagnies sont liées par un contrat d’association (EPSA). Sonatrach détient 25% de parts dans ce contrat, les 75% restant revenant à la compagnie libyenne. La compagnie nationale d’hydrocarbures a investi 750 millions de dollars dans ce projet. Le deuxième contrat, elle l’a remporté en 2009, en association avec une compagnie indienne. Au fort des troubles en Libye, les compagnies étrangères, Sonatrach comprise, ont quitté la Libye. La Libye est membre de l’Opep et celle d’avant-guerre faisait partie de pays catalogués de membres durs de l’organisation pétrolière. Elle a toujours été hostile au pétrole bon marché.

Aujourd’hui, le contexte a changé et la Libye ne serait pas trop regardante sur les cours de l’or noir. L’essentiel, pour elle, est de reprendre ses exportations et d’avoir des revenus pour reconstruire le pays. Ce qui est sûr, cependant, c’est que cette reprise ne sera pas sans conséquences sur l’évolution des cours, avec des surplus en pétrole, dont souffrirait davantage le marché.

Le pétrole libyen et le pétrole iranien risqueraient de faire baisser les prix. Les autorités libyennes ont appelé à placer les administrations publiques, en particulier la Banque centrale et les structures gérant le secteur pétrolier et les investissements, sous le contrôle du Gouvernement d’union nationale. C’est le 31 mars 2016 que ce gouvernement, dirigé par le Premier ministre Fayed el-Sarraj, a été mis en place en Libye.n