Horst kohler se rend aujourd’hui au département d’état américain : Donald Trump lâchera-t-il Mohammed VI?

Horst kohler se rend aujourd’hui au département d’état américain : Donald Trump lâchera-t-il Mohammed VI?

En 2013, les Etats-Unis avaient souhaité étendre le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme.

La fièvre doit s’être emparée du Maroc. On est à un peu plus d’un mois de l’adoption d’une nouvelle résolution pour le Sahara occidental. Le nouveau représentant du secrétaire général de l’ONU chargé de ce dossier est par monts et par vaux pour tenter de renouer le fil des négociations entre Sahraouis et Marocains. Après avoir rencontré les uns et les autres, Horst Kohler s’est entretenu avec les responsables algériens et mauritaniens. Le président de l’Union africaine Paul Kagame, le président de la Commission de l’UA, Moussa Fakki Mahamat, le commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Smail Chergui, et l’émissaire de l’UA pour le Sahara occidental, l’ancien président du Mozambique, Joachim Chissano ont été associés aux larges consultations qu’il a entreprises pour l’examen de la question sahraouie.

Il se murmure déjà que cette démarche est vue d’un mauvais oeil du côté du Palais royal. Et ce n’est certainement pas fini car au lendemain de son briefing au Conseil de sécurité, le successeur de Christopher Ross doit être reçu aujourd’hui par le Département d’Etat américain.

Un signe qui indique qu’il y a de fortes probabilités pour que les Américains aient envie de reprendre la main dans ce dossier. Il faut rappeler en effet qu’ils ont au moins à deux reprises mis les pieds dans le plat. Les Américains ont, en effet, adressé à de nombreuses reprises un avertissement au pouvoir marocain. Sortiront-ils le carton rouge cette fois-ci? Probable, si l’on se fie aux mises en garde qu’ils ont adressées au pouvoir marocain depuis au moins 2013 concernant le respect des droits de l’homme et de la légalité internationale au Sahara occidental. Ce fut le cas il y a, cinq ans lorsque le projet a été présenté par les Etats-Unis pour doter la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme.

Il n’a finalement pas été retenu. La presse marocaine s’en souvient et redoute sans l’avouer qu’ils ne reviennent à la charge. «C’était le cas en 2013, lorsque l’ancienne représentante permanente américaine, Susan Rice avait souhaité étendre le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme.» rappelle le magazine Tel Quel. La résolution 2099 du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée, à l’unanimité, le

25 avril 2013 a, toutefois, insisté sous la pression de Washington, au contraire de celles qui l’ont précédée, sur «l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme» dans les territoires du Sahara occidental occupés par le Maroc.

En 2016 les USA avaient soumis au Conseil de sécurité un projet de résolution sur le Sahara occidental qui exige «le rétablissement immédiat» des activités de la Minurso et le retour de son personnel civil expulsé sur décision du souverain marocain.

L’initiative américaine soutenue également par la Grande-Bretagne et la Russie, deux membres permanents au Conseil de sécurité avait fait l’objet d’un sabordage de la part de la France et du Maroc qui ont fait barrage à ce préalable. L’échéance approche à nouveau. Le mois d’avril prochain le Conseil de sécurité doit prolonger le mandat de la Mission des Nations unies pour le Sahara occidental.

Donald Trump lâchera-t-il Mohammed VI? Un premier message a été envoyé: l’aide américaine destinée au Maroc, prévue dans le budget fédéral des Etats-Unis ne peut être dépensée au Sahara Occidental sans l’aval du Département d’Etat. C’est ce que stipule la loi budgétaire du 4 mai 2017 adoptée par le Congrès et promulguée par le successeur de Barack Obama. Le Front Polisario, de son côté ne reste pas suspendu à la position que va adopter la nouvelle administration américaine.

Fort des arrêts rendus par la Cour de justice européenne dans les affaires des accords agricole et de pêche liant l’UE au Maroc qui ont conclu que le Sahara occidental est un territoire distinct du royaume, il a appelé à des négociations directes avec l’Union européenne.

«Le Front Polisario a clairement indiqué qu’il était prêt et autorisé à négocier directement avec l’UE et les entreprises européennes un accès légal à nos ressources naturelles», a écrit le ministre délégué, représentant du Front Polisario pour l’Europe, Mohamed Sidati dans une lettre adressée à la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Un autre pion pour faire échec au roi.

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