Handball/CAN-2018: Belkhiri et Hamidi, les chevaliers du sifflet algériens séduisent à Libreville

Handball/CAN-2018: Belkhiri et Hamidi, les chevaliers du sifflet algériens séduisent à Libreville

LIBREVILLE – Absent de la Coupe d’Afrique des nations 2016 (CAN-2016) de handball disputée au Caire, l’arbitrage algérien est revenu par la grande porte à Libreville qui accueille la 23e édition du tournoi continental, grâce aux prestations de la paire composée de Youcef Belkhiri et Sid-ali Hamidi.

C’est l’histoire de deux gamins qui se connaissent depuis qu’ils sont tout petits et ont gravi les échelons ensemble pour arriver à arbitrer dans une compétition aussi prestigieuse que la CAN de handball.

« Nous nous connaissons depuis 13 ans maintenant et on arbitre ensemble depuis 2009. Nous jouions dans la même équipe, moi en benjamins et Sid-ali en minimes. Nous sommes aussi voisins dans le même quartier à Bordj El-Kiffan (Alger) », raconte à l’APS Youcef Belkhiri, cheveux courts et barbe de trois jours.

Leur complicité dans la vie est reproduite sur le terrain, où les deux hommes sont comme un poisson dans l’eau, restent en contact par oreillette, échangent des avis et esquissent un sourire, ce qui se reflète sur leur rendement à la hauteur durant la CAN gabonaise, recevant même les félicitations de la Confédération africaine de handball (CAHB) après leur belle prestation lors du match du pays organisateur face à la Tunisie qui s’est déroulé en présence du vice-président gabonais Pierre-Claver Maganga Moussavou.

L’ailier droit tunisien Aymen Toumi a avoué avoir eu peur de l’arbitrage durant cette rencontre remportée largement par son équipe (27-15), mais finalement « il a été à la hauteur et n’a pas commis d’erreurs comme ce fut le cas lors des deux premières sorties du Gabon à domicile ».

Il faut dire que l’impartialité de la paire algérienne, qui avait eu l’insigne honneur d’officier le premier match du tournoi entre l’Angola et le Nigeria, a plu à presque tout le monde ici à Libreville, exception faite des Gabonais qui espéraient un arbitrage « orienté » comme face au Congo et à l’Algérie.

« A chaque fois deux minutes, à chaque fois deux minutes, c’est quoi cet arbitrage ! », lançait ainsi tout furieux un supporter gabonais à la sortie du Palais des sports après la cuisante défaite face aux Tunisiens.

Après avoir obtenu le badge IHF, les deux hommes, affiliés à la Ligue régionale Centre, ont commencé à arbitrer de grandes compétitions, à l’image du Championnat d’Afrique des clubs champions, de la CAN cadets/juniors garçons et filles et tout récemment le Championnat du monde des moins de 21 ans disputé en juillet dernier à Alger. A Libreville, ils dirigent des matchs de CAN seniors pour la première fois de leur prometteuse carrière.

« On arbitre ce qu’on nous donne, tous les matchs sont bons à prendre. On travaille pour être toujours à la hauteur et représenter dignement le sifflet algérien », espère Hamidi, master 2 en éducation physique et professeur dans un lycée.

La paire Belkhiri (26 ans)-Hamidi (28 ans) rêve de rester en course pour les matchs à élimination directe, à commencer par les quarts de finale prévus mercredi, malgré la rude concurrence.

« Un arbitre n’est jamais satisfait. On vise toujours plus haut mais d’abord il faut continuer sur cette lancée. Je vous mentirai si je vous disais qu’on n’aimerait pas officier une finale mais c’est très difficile notamment en présence d’une paire étrangère (les Suisses Artur Brunner et Morad Salah, ndlr). Une demi-finale serait déjà bien », ambitionne Belkhiri, qui poursuit parallèlement à sa carrière arbitrale des études en 4e année pour l’obtention d’un doctorat en informatique à l’Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene (USTHB).

Le dernier mot reviendra à la commission arbitrale de la CAHB, seule habilitée à choisir ses chevaliers du sifflet.