Gaz de ville dans la wilaya de Tizi Ouzou: 160 oppositions bloquent les chantiers

Gaz de ville dans la wilaya de Tizi  Ouzou: 160 oppositions bloquent les chantiers

Le travail de démineur que joue la direction de l’énergie et des mines de la wilaya de Tizi Ouzou commence à donner de véritables résultats.

Sur les 160 oppositions qui bloquent l’avancée des chantiers de raccordement de beaucoup de villages, 145 cas ont été levés. Ce travail sur le terrain conduit par le responsable de la direction Abdelkrim Ouchabane a permis d’atteindre le taux de 77% de réalisation du programme.

L’orateur qui intervenait hier sur les ondes de la radio locale a précisé que ce sont 255 000 branchements qui ont été réalisés à travers toutes les communes.

Au chapitre des branchements toujours, la direction de l’énergie et des mines fait face à un phénomène qui ne fait qu’apparaître, les difficultés des citoyens à réaliser les installations à cause des prix exorbitants. En effet, sur les 255 000 foyers raccordés, seulement 160 000 ont réalisé les installations pour profiter de ce service tant attendu. Selon beaucoup de témoignages, les tarifs appliqués par les entreprises sont hors de portée de la majeure partie des foyers. Certains cas atteignent la barre des 100 000 dinars, voire plus pour un simple branchement vers la cuisine et le salon.

C’est donc deux causes majeures qui s’interposent entre le citoyen et ce service hautement nécessaire. Près de 100 000 foyers ne font que regarder le gaz de ville passer sous leur nez à cause d’abord, des prix inaccessibles pour les petites bourses. Interrogé sur les tarifications, un jeune entrepreneur, qui a acquis son matériel par l’Ansej nous a répondu que le gaz n’est pas comme l’eau ou l’électricité. Son branchement nécessite de la matière première chère sur le marché. Beaucoup d’autres familles affirmaient s’être endettées pour accéder à ce service tant attendu. Puis, arrive l’éternel problème des oppositions.

Souvent, ce sont des citoyens qui privent d’autres de ce service en s’opposant au passage des réseaux sur leurs terres. Le travail de démineur joué par la direction de l’énergie et des mines parvient à rétablir les deux bouts du réseau, mais ce n’est pas toujours le cas car d’autres citoyens marquent leur opposition à quelques mètres plus loin.

Par ailleurs, beaucoup affirment aujourd’hui que les projets d’alimentation en gaz de ville et en eau potable nécessitent des enveloppes multipliées par trois ou plus. Le phénomène nous a été expliqué par un technicien en retraite. Dans les pays «ordinaires», le tracé des conduites suit une logique topographique dessinée par le relief et adaptée par les ingénieurs. Aujourd’hui, pour éviter les oppositions, lEtat suit les routes automobiles avec les virages et autres contournement au lieu d’aller droit.

La méthode évite les oppositions mais nécessite des enveloppes multipliées par trois et plus. C’est donc une gymnastique qui revient plus chère aux caisses de l’Etat. Avec les enveloppes nécessitées par ces projets, on aurait pu réaliser l’alimentation à 100% des foyers. Enfin, notons que la wilaya souffre énormément durant les périodes hivernales.

Il n’y a pas si longtemps, les périodes de neige sont un cauchemar pour les populations habitant les hauteurs. En 2012, la tempête de neige a maintenu toute la région dans le noir et dans le froid glacial pendant un mois. Les bulletins météo devenaient des alertes pour se mettre à la recherche des bombonnes de gaz butane.

Les pénuries arrivent souvent aux premières gouttes de pluie de plus. Aujourd’hui, avec l’alimentation de la majeure partie des foyers en gaz de ville, la bombonne de gaz n’attitre plus grand-monde.