Fruits et légumes durant ces premiers jours du ramadhan: Pourquoi ça n’a pas flambé

Fruits et légumes durant ces premiers jours du ramadhan: Pourquoi ça n’a pas flambé

La spéculation vient de perdre sa mainmise et son hégémonie sur le marché durant ce mois de Ramadhan.

Les prix des fruits et légumes durant ce début du mois de Ramadhan n’ont pas connu une augmentation aussi insoutenable comme c’était le cas durant les années précédentes où la première semaine du mois de jeûne connaissait une flambée des prix touchant les viandes rouges, les viandes blanches et les produits de première nécessité destinés à la consommation pour les couches défavorisées.

Le Ramadhan de cette année est plus ou moins différent de l’année précédente en matière de cherté des fruits et légumes et des viandes en général. Cette année, le mois de jeûne a coïncidé avec la saison où les fruits et légumes sont présents en abondance car la période est connue comme période de primeur pour les paysans et les agriculteurs.

Cette donne vient jouer les trouble-fêtes aux spéculateurs qui tenaient ce marché en tenailles et par ricochet, faisaient leur loi en mettant ainsi le consommateur lambda entre l’enclume de la flambée des prix et le marteau de la pénurie provoquée sciemment pour entretenir le désordre dans le marché et imposer leur diktat.

Beaucoup de marchés dits de «la Rahma» et de «solidarité» parrainés par l’Ugta et certains militants dans l’espace associatif viennent apporter leur contribution en matière d’aide aux démunis et couches défavorisées en cassant ainsi les prix des fruits et légumes et des produits de première nécessité. Cette démarche a pris beaucoup d’ampleur dans la capitale et à l’intérieur du pays, ils sont en nombre important, constituant ainsi des points de vente dans les grandes villes pour permettre aux citoyens d’accéder aux produits alimentaires et aux viandes en général, avec des prix très abordables et d’une nuance manifeste par rapport aux prix des marchés ordinaires qui saisissent l’occasion de l’avènement de ce mois censé être le mois de la piété et de la solidarité pour encourager davantage les pratiques des spéculations tous azimuts.

Les barons des fruits et légumes ne sont pas en position de force cette fois-ci pour imposer leur loi au sein des marchés que ce soit du gros ou de détail. Le renforcement et la propagation de ce genre de marchés de solidarité et de la «Rahma» ont rééquilibré le marché des fruits et légumes destinés aux démunis et aux couches larges de la société. De ce fait, la spéculation vient de perdre sa mainmise et son hégémonie sur le marché durant ce mois de Ramadhan.

Cette situation inattendue va servir comme enseignement pour certains mandataires qui détiennent la grande partie de la sphère des fruits et légumes, surtout durant le mois de Ramadhan où ils commencent à se préparer à cette période pendant trois mois ou plus en faisant recours à une pratique illégale, à savoir le monopole en emmagasinant tous les produits de large consommation pour qu’après les prix prennent l’allure exponentielle, voire mirobolante durant le mois de Ramadhan où le citoyen livré à lui-même se voit dans l’obligation d’aller acheter ces produits alimentaires. Désarmé et sans pouvoir, ce citoyen passe toute la journée à observer le jeûne, et ne pourrait résister à ne pas s’approvisionner de l’essentiel de sa mercuriale. Les prix des légumes et fruits et des viandes rouge et blanche, se sont stabilisés, et dans certains cas, ont connu une baisse très sensible.

La saison aidant, la politique basée sur la solidarité a apporté sa contribution de façon concrète à travers les marchés populaires initiés par les associations de la société civile. Il y a une nouveauté durant le Ramadhan de cette année qui est très remarquable, c’est celle de la prise de conscience de beaucoup de citoyens qui ont décidé de boycotter les produits alimentaires qui dépassent le seuil tolérable de la vente.

Cette maturité des consommateurs a joué relativement en faveur de la baisse des prix et le stress d’une flambée endémique a été bel et bien écarté grâce à ce comportement civique et citoyen que les consommateurs viennent d’adopter envers les éventualités d’augmentation des prix et recourir au jeu de la spéculation par certains mandataires qui font de ce mois une période où l’enrichissement éhonté est considéré comme leur dada. Le défi que le citoyen et les pouvoirs publics doivent relever, c’est celui d’adopter une stratégie visant la mise en place de nouvelles mesures juridico-politiques pour réglementer le marché de gros et celui du détail pour parer aux tentatives des spéculateurs de s’emparer de cet espace vital et délicat, étant donné qu’il y va de la sécurité alimentaire des citoyens et de la crédibilité de l’Etat algérien.