Frontières Algéro-Tunisiennes,Le grand chantier sécuritaire

Frontières Algéro-Tunisiennes,Le grand chantier sécuritaire

P130506-17.jpgLa coopération entre les deux pays s’est fortement renforcée

Les forces héliportées sillonnent au quotidien un tracé frontalier de plus de 900 km, alors que les GGF patrouillent, de jour comme de nuit.

Alors que le chef du gouvernement tunisien, Ali Larayedh, indiquait, le 29 avril dernier à Alger, que la réunion de la grande commission mixte algéro-tunisienne se tiendra avant l’été prochain pour l’examen de plusieurs dossiers relatifs à la coopération entre les deux pays, dans différents domaines, notamment sécuritaire, la situation aux frontières semble s’inscrire dans un contexte pour le moins que l’on puisse dire inquiétant! Or, les deux pays partagent la même conviction concernant une coopération plus précise pour faire face aux menaces. Des sources sécuritaires confient que la déclaration du chef du gouvernement tunisien intervenait le jour même où une opération de grande envergeure avait été déclenchée dans les massifs montagneux de Chaâmbi, aux reliefs difficiles et à la topographie complexe que partagent les deux pays. Les forces héliportées sillonnent au quotidien un tracé frontalier de plus de 900 km, alors que les GGF patrouillent, de jour comme de nuit, le long des frontières. Le dispositif sécuritaire a été doté de moyens plus lourds et sophistiqués et si les mesures d’avant cette date ont été mises en oeuvre à titre préventif, le renforcement actuel renseigne sur des tentatives d’infiltration de terroristes en provenance de la Tunisie et de la Libye. La police des frontières et les services de la Douane ont reçu des instructions fermes dans ce sens pour faire preuve de vigilance.

Pour sa part, l’armée tunisienne est sur la trace d’une cinquantaine de terroristes qui ont été signalés un premier temps dans la région de Kasserine, d’autres sources indiquent que les terroristes ont été signalés vers Kef. La situation sécuritaire critique en Tunisie, selon la presse tunisienne, est de la responsabilité du gouvernement qui n’a pas été en mesure de prendre des dispositions adéquates pour faire face à la prolifération des armes en provenance de la Libye et, notamment à l’endoctrinement des jeunes. C’est sur ce sujet qu’a eu lieu un entretien entre le général tunisien, Rachid Ammar, et le général Ahmed Gaïd Salah, le 29 avril, justement pour dégager les perspectives nécessaires pour une coopération sécuritaire commune basée sur l’échange du renseignement, d’où d’ailleurs l’initiative de l’opération des patrouilles militaires mixtes le long de la bande frontalière. Ce commun accord vise, a priori, selon nos sources à mieux contourner la menace relative à la circulation des armes et le déplacement des groupes terroristes souvent assistés par les réseaux de la contrebande, mais aussi à démasquer les recruteurs. A ce propos, des sources concordantes indiquent sans donner de détails précis dans l’intérêt de l’enquête déclenchée, que les services de sécurité sont sur la trace d’un réseau qui activerait aux alentours des mosquées situées dans les quartiers populaires dans la région de Annaba et sa périphérie. Les mêmes sources confient que ces recruteurs ciblent particulièrement des jeunes dont l’état psychologique s’avère faible, après des prêches sur le djihad, pour les transférer dans des camps d’entraînement et les envoyer ensuite vers la Syrie via la Tunisie. Il est indiqué, selon les informations en possession des services de sécurité, que ce réseau agit au profit de Djabhat Al Nousra, une branche d’Al Qaîda très active en Syrie et en Irak. Les mêmes sources indiquent, également, que les tentacules de ce réseau s’étendent à d’autres régions du pays, ceux de l’est et du sud-est notamment. C’est dire qu’entre l’Algérie et la Tunisie, c’est le grand chantier sécuritaire.