Faut-il mettre le fln dans un musée de l’histoire ? Prudence et réserve chez les moudjahidine

Faut-il mettre le fln dans un musée de l’histoire ? Prudence et réserve chez les moudjahidine

FLN-600x338.jpgLe dernier appel des 14 anciens moudjahidine et moudjahidate “pour la délivrance du FLN confisqué” n’a pas suscité encore de réactions publiques dûment assumées, dans les rangs des militants et combattants de la guerre de Libération nationale. Si ce ne sont des réactions mitigées, où la réserve et la prudence sont de mise.

Hier, lors de la 78e rencontre pour l’enregistrement de témoignages de moudjahidine, qui s’est tenue au musée national du Moudjahid, à Alger, rares sont les personnes rencontrées, qui ont voulu s’exprimer sur “l’initiative des 14” et sur le contenu de leur déclaration.

Parmi les moudjahidine approchés, d’aucuns ont clairement affiché leur méfiance, en annonçant “ne pas faire de la politique” et que le FLN actuel est un parti politique “qui fait de la politique”. Ils ont d’ailleurs insisté sur le fait qu’ils ne soient pas organisés en association, en nous conseillant de frapper à la porte de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), censée “parler” en leur nom, pour en savoir plus sur le sujet. Mais, ne voulant pas, peut-être, perdre la face ou convaincus de cette idée, ils ont cependant ajouté que “les moudjahidine sont libres de donner leur avis à titre personnel”, s’ils le voulaient.

Devant notre insistance, certains ont fini par faire savoir que leur mission, en tant que militants et combattants de la guerre d’Indépendance, “s’est terminée en 1962”. “Dans un pays qui se respecte, il aurait fallu mettre le Front dans le musée, pour préserver cette perle et la laisser nous illuminer de sa lumière”, a déclaré un ancien moudjahid, rappelant que le FLN historique était un front rassemblant toutes les forces nationales acquises à l’Indépendance de l’Algérie, quelle que soit leur idéologie.

Il a, en outre, fait allusion à la situation du pays, la décrivant comme étant “marécageuse”, non sans insister plus loin sur le fait que l’ancien moudjahid, à lui seul, “ne pèse pas” et ne peut, par conséquent, rien faire sans l’adhésion d’autres forces sociales, pour faire changer le rapport de force. Pour rappel, le 30 juillet dernier, 14 anciens moudjahidine et moudjahidate, dont Zohra Drif-Bitat, Meriem Benhamza, Cherif Abdelmadjid, le commandant Azzedine, Djilali Guerroudj, Mahfoud Rachedi, Hocine Senouci et Yacef Saâdi, avaient rendu public un appel, dans lequel ils dénonçaient “avec la plus grande vigueur le sort réservé au FLN, par l’aventurier Amar Saâdani et sa camarilla de baltaguis”.

Tout en déplorant “cette collusion entre le monde de l’argent et celui de la politique” et la trahison de “la mémoire de ces pères fondateurs”, ils avaient appelé tous les moudjahidine à se joindre à eux pour libérer le FLN de “ses dangereux spoliateurs” et pour réclamer “le départ immédiat et inconditionnel de Saâdani et de sa bande”.