Faiblesse du niveau des élèves: Benghabrit veut inverser la tendance

Faiblesse du niveau des élèves: Benghabrit veut inverser la tendance

Si elle prend sur elle le courage de reconnaître la faiblesse du niveau de nos élèves, que ce soit en mathématiques, en culture scientifique ou en compréhension de l’écrit, la ministre de l’Education nationale se dit capable d’inverser la tendance à travers un travail en profondeur.

M. Kebci – Alger (Le Soir) – Nouria Benghabrit, qui intervenait, hier, lors d’une journée parlementaire intitulée «Ecole algérienne, réforme de l’enseignement et alternatives pédagogiques à l’horizon 2030 et les défis de la qualité», n’a pas été par trente-six chemins pour admettre la faiblesse de nos élèves.

«Les élèves ont des difficultés d’apprentissage et leur niveau en mathématiques, en culture scientifique et en compréhension de l’écrit est faible. Nous avons le courage de le dire», disait-elle. Un constat qui fait oublier quelque peu le premier défi relevé, à savoir celui de la scolarisation massive et gratuite avec actuellement 9,5 millions d’enfants à être scolarisés dans 27 000 établissements scolaires avec un encadrement de plus de 700 000 fonctionnaires (pédagogiques et administratifs) et qui ne signifie pas forcément apprentissage.

Il est le résultat auquel ont abouti les différentes évaluations menées avec analyse des résultats obtenus lors des examens nationaux (5e et BEM (465 000 erreurs recensées), analyse des résultats des élèves algériens aux évaluations, enquêtes et olympiades régionales et internationales, enseignements tirés de la consultation nationale sur les pratiques d’évaluation, qui ont impliqué plus de 320 000 enseignants des cycles primaire et moyen.

Mais loin de se limiter à ce constat, la ministre de l’Education nationale tenait à signifier sa détermination à inverser la donne à travers, expliquait-elle, un «travail en profondeur afin de proposer des alternatives pédagogiques pour inverser la tendance, car nous croyons en nos enfants qui sont intelligents, ils ne demandent qu’à être aidés, accompagnés pour donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est la promesse que nous leur faisons. Car nous sommes outillés pour les accompagner vers la réussite multiple qui correspond aux capacités et aux penchants de chacun».

Cela dit, Benghabrit tenait, également, à expliquer cet état de fait, ou ce qu’elle appelle «retard» qu’elle met sur le compte de la décennie tragique qui a ciblé en premier lieu les institutions publiques dont, en tête l’école, puis vint l’instabilité chronique qui a frappé l’éducation nationale pendant une autre décennie faisant perdre à nos enfants 2 années d’apprentissage.

Rappelant que le 4e ODD (objectif du développement durable) parmi les 17 du programme du développement durable à l’horizon 2030 adopté en 2015, relatif à l’éducation, place l’apprentissage et l’équité au cœur du discours mondial sur l’éducation, la ministre de l’Education nationale estime qu’il faut, donc, «repenser l’éducation et envisager une nouvelle conception de l’éducation autour de l’apprentissage tout au long et dans toutes les circonstances de la vie». D’où l’adoption de mesures à travers un système de normalisation qui concerne l’apprentissage, l’évaluation, la formation et la gouvernance appelé Marwatt. Une approche «systémique intégrant tous les aspects concourant à l’amélioration des performances de nos élèves et de notre système éducatif.

Un rééquilibrage qui va donner lieu à une nouvelle approche de la progression des apprentissages fondamentaux dans le domaine de la compréhension de l’écrit, de la culture scientifique et de la culture mathématique sur la base des compétences nécessaires au XXIe siècle qui permettront aux élèves de vivre et de réussir dans le monde moderne qui les attend.

M. K.