Exportation des produits agricoles : Le gage de labellisation

Exportation des produits agricoles : Le gage de labellisation

Modes de consommation. On en parle. Mais ce n’est jamais assez. A ce sujet, Marc Dedeire, maître de conférences en aménagement à l’université Montpellier 3, estime que pour la Méditerranée, il est question d’«imaginer un modèle de labellisation qui puisse convenir à tous les pays et de pouvoir, collectivement, faire connaître les produits de région à travers toute l’Europe, mais aussi à travers le monde».

Qu’en est-il de l’Algérie ? Mohamed Bakalem, cadre supérieur au Conseil national économique et social, estime qu’une telle démarche sera un gage de qualité et impulsera la dynamique des exportations, comme le dicte le nouveau modèle de croissance mis en place depuis près d’un an.

D’autre part, l’universitaire français estime qu’il est également nécessaire de «chercher la façon de régionaliser les modes et modèles alimentaires». Les pays de la région ont-ils les moyens d’aller vers cette «régionalisation alimentaire» ?

S’appuyant sur le modèle de la «diète méditerranéenne», M. Deideire dira qu’il est grand temps de «promouvoir des actions intersectorielles innovantes pour contrer la dégradation des écosystèmes, la perte de biodiversité et la simplification des régimes alimentaires à travers l’amélioration des pratiques alimentaires durables».

Des urgences ? «Préserver cet acquis et mettre en avant cette particularité en intégrant une dimension de durabilité au point de pouvoir mieux gouverner cette région au niveau des modes de consommation alimentaires».

D’autre part, le spécialiste dira que la question de la Méditerranée est importante parce qu’on a affaire à un territoire qui est «très homogène sur le plan climatique et agronomique». A l’avenir, les enjeux d’un changement vers un mode alimentaire plus durable peuvent être compris et acceptés par nombre de citoyens, incités à faire de nouveaux choix pour leur santé, mais aussi pour soutenir une gestion plus sociale et écologique de l’alimentation.

«Poser la question de la durabilité des systèmes alimentaires des territoires méditerranéens c’est aussi reconnaître que la manière dont les citoyens s’organisent, dans l’espace et dans le temps, pour obtenir et consommer leur nourriture, pose à l’heure actuelle de redoutables problèmes sociaux, environnementaux et économiques», ajoute le spécialiste.

Aujourd’hui, le défi consiste à pouvoir développer des stratégies de développement agricole et rural cohérentes à l’échelle du bassin méditerranéen. Abordant cette problématique des modes de consommation, d’autres spécialistes estiment que pour «réformer» l’agriculture sur des bases plus écologiques et plus directement nourricières, il sera également indispensable au secteur agroalimentaire de ne pas adopter une obligation de qualité nutritionnelle. Valoriser la qualité nutritionnelle des aliments méditerranéens devient donc un enjeu important pour les systèmes agro-alimentaires.

Des questions se posent. Comment assurer quantitativement et qualitativement la sécurité alimentaire des pays méditerranéens ? Avec quels impacts sur l’organisation des filières agro-alimentaires, de la distribution à la production ? Quelle place pour les produits et savoir-faire locaux dans un contexte de forte urbanisation et de mondialisation du commerce agricole et agro-alimentaire ?

Écrit par Maya H.