État de l’université: Le diagnostic alarmant du Cnes

État de l’université: Le diagnostic alarmant du Cnes

Dans un communiqué sanctionnant une réunion de son bureau national, tenue le 4 juillet dernier, le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) vient de dresser un bilan pour le moins catastrophique de l’année universitaire 2016-2017. Il y a, notamment, rappelé la recrudescence de la violence à l’université et les scandales répétés de corruption qui ont marqué l’exercice écoulé. Et pas seulement ! Le Cnes a souligné également les velléités du pouvoir de lui greffer “une instance parallèle”, dont le but serait de le faire taire.

Il est vrai que le Cnes n’a pas manqué de dénoncer la corruption, la mauvaise gestion et les abus de pouvoir de l’administration, qui ont émaillé cette année universitaire 2016-2017. C’est pourquoi, il y a dénoncé, purement et simplement, des tentatives de déstabilisation de ce syndicat autonome. “Le bureau national du Cnes, issu du congrès du 12 janvier 2017 à Alger, a subi des attaques de la part de ceux qui veulent étouffer toute forme de contestation. La lettre envoyée par le chef de cabinet du ministre demandant au Cnes de geler ses activités syndicales en est la preuve criante de telles intentions ; cette correspondance, illégale et vicieuse, a pour but d’inciter les recteurs à bloquer l’activité syndicale de nos sections.”

Ainsi, le premier responsable du secteur n’a pas été épargné par ces griefs : “Au lieu de régler les problèmes réels liés à la pédagogie et à la recherche scientifique, le ministre s’est empressé de promulguer des textes portant atteinte à la progression pédagogique encourageant la gabegie et les atteintes aux libertés académiques ; en plus de ceux portant création d’universités privées en un temps record, sans consulter les enseignants, qui voient leurs conditions professionnelles et sociales se détériorer.” S’agissant de la violence dans les universités, le Cnes estime que l’année académique 2016/2017 a été sans conteste l’année où la violence – sous toutes ses formes – a régné en maîtresse des lieux à l’université mettant en danger les vies de plusieurs membres de la communauté universitaire.

Néanmoins, le plus grave est que le Cnes voit dans ce phénomène une volonté délibérée sinon un laisser-faire de l’administration, une accusation très grave : “Les situations les plus alarmantes sont les cas de violences préméditées et organisées, liées, de façon directe ou indirecte à la corruption. Les syndicalistes qui dénoncent cette corruption, sont harcelés et parfois agressés, l’exemple le plus frappant est celui des enseignants de l’université Alger3 qui ont été agressés physiquement par des agents de sécurité et par des baltaguias avec la complicité de l’administration.” Au chapitre de la corruption, de la mauvaise gestion et des abus de pouvoir, le cas le plus scandaleux rapporté par le Cnes a trait aux enseignants de l’ENS de Kouba qui travaillent en Arabie saoudite depuis plusieurs années et qui perçoivent en même temps leurs salaires en Algérie. Une situation, certes, inadmissible !