Entreprise Caravic de Bouira: Sit-in des travailleurs devant le siège de la direction

Entreprise Caravic de Bouira: Sit-in des travailleurs devant le siège de la direction

Les travailleurs de Caravic sont revenus à la charge. Ils ont organisé, hier, un sit-in devant le siège de la Direction générale de l’entreprise, située au niveau de la ville de Bouira. Un rassemblement empêché par les services de sécurité pour “occupation de la voie publique”. Les protestataires déciden alors l’occupation du siège de l’entreprise. Rencontrés sur les lieux, les travailleurs protestataires exigent la réintégration de deux syndicalistes suspendus de leurs fonctions depuis 2016.

Pour Abdellah Zane, secrétaire général du syndicat, “nous dénonçons les mesures arbitraires prises contre les deux syndicalistes de l’entreprise, Messili Rachid et Amirat Abdelkader, par la Direction générale depuis 2016”. Les travailleurs menacent de durcir leurs actions si la direction ne réintègre pas les deux syndicalistes : “Nous allons vers la grève illimitée.” Les protestataires revendiquent le paiement des indemnités des travailleurs admis à la retraite : “Les 75 travailleurs ayant fait valoir le droit de départ à la retraite n’ont pas reçu leurs indemnités qui s’élèvent à près de six milliards.”

Idir Djamel, membre du comité de participation, évoque le cas des travailleurs contractuels : selon lui, “les 20 de travailleurs contractuels, travaillant au niveau de l’abattoir de Bouira, dont certains totalisent 9 ans d’expérience, ont été licenciés pour ensuite procéder au recrutement de nouveaux travailleurs contractuels”.

Le P-DG de Caravic a rejeté les “allégations”, qualifiant la protestation d’“illégale”. “Aucun préavis de grève n’a été déposé. En date du 18 juin, une plateforme de revendications, composée de deux points, a été déposée, tout en annonçant la grève pour le 19 juin”, a-t-il dit. Et d’enchaîner avec sa version concernant les deux syndicalistes licenciés : “S’agissant de Rachid Messili, une procédure judiciaire est en cours pour injure contre le président du groupe. Pour des considérations sociales, il a été réintégré sur décision du groupe et affecté à une autre filiale, mais refuse de rejoindre son nouveau poste.

Aussi, nous considérons qu’il ne fait plus partie des effectifs de Caravic. Concernant Amirat Abdelkader, il était chargé de la paye.

Un audit a révélé une malversation dans les salaires, “un gonflement des indemnités des salaires lors de leur départ en congé. Pour la période allant de 2013 à 2016, le rapport de l’auditeur a évalué un préjudice financier de plus 4,5 millions de dinars”. “Une plainte a été déposée auprès du procureur et la relation de travail du mis en cause est suspendue jusqu’à la prononciation de la sentence de la justice, comme le stipule la loi”, précise-t-il.