Encore loin du mois de ramdhan, mais… La mercuriale ne baisse pas la garde

Encore loin du mois de ramdhan, mais… La mercuriale ne baisse pas la garde

Les prix affichés varient grandement entre les marchés algérois.

Fin mai 2017, soit le début du Ramadhan de l’an 1438, est assez loin. Pourtant, les étals des maraîchers clignent de l’oeil et «menacent» déjà le quidam en affichant leurs prix en hausse «constante» des fruits et légumes, voire même des fruits de saison qui profitent de l’interdiction d’importation de ceux produits localement.

Une virée rapide, mais non moins exhaustive, dans nombre de marchés algérois populaires et moyens, nous renseigne sur les prix futurs des fruits et légumes pendant cette période tant redoutée par les familles pauvres et moyennes. Au marché très populaire de «Djamâa Lihoud», ainsi connu de par sa proximité d’une synagogue, laquelle devenue la mosquée Abou Farès au premier jour de l’indépendance, sur un constat souple et peu regardant, les prix sont pour l’heure «abordables».

La pomme de terre, ce tubercule fétiche, présent à toutes les «meïdas» de la plèbe de la Casbah surplombant ledit marché, car rassasiant et fort nourrissant, se négocie honorablement à 70 DA/kg et quelquefois moins dans ce marché du nom de Amar El Kama. Le même légume est proposé à 80-85 DA/kg au marché au nom triste, celui-ci, de «Nelson» qui se trouve aux abords de l’autre quartier populaire qu’est Bab El Oued. Si l’on suit la trajectoire de notre virée, on découvre qu’au marché Reda Houhou, ex-Clauzel, également de triste réputation, l’on découvre que les petits pois valent la coquette somme de 140/150 DA/kg, alors que proposés à 120 DA au marché Amar El Kama. Les autres légumes, dont la tomate, primeur incontournable dans presque tous les plats algériens saucés, caracole du simple au double, soit entre 80 et 160 DA/kg d’un marché à l’autre.

Il faut cependant situer les différentes qualités de ce beau légume méditerranéen par excellence. C’est là que se vérifie le vieil adage algérien qui taquine le consommateur séduit par le prix d’un fruit ou d’un légume dont il perd la moitié, quant à la qualité qu’il achète, en jetant une bonne partie non conforme au produit exposé qu’il pensait avoir acheté. En effet, les marchands n’hésitent souvent pas à arnaquer les clients, pourvu qu’ils fassent recette. L’autre tubercule très recherché par les gourmets à travers tout le pays, est le topinambour, «batata terfess», bien que rare sur les marchés visités, est proposé quand même à 160DA/kg.

Un prix relativement abordable au vu de la rareté du produit non cultivé intensivement et qui n’est guère apprécié des jeunes consommateurs de nos jours qui préfèrent se rabattre tous sur les «frites omelettes» proposées par les «fast-foods» de bas niveau gastronomique. Les autres légumes de saison comme l’artichaut qui prétend 60 à 140 DA/kg selon, les petits pois 100, 120, 150 voire jusqu’à 200DA/kg, les carottes et courgettes lesquelles varient de 50 à 80 DA/kg sont proposées partout à quelques dinars près. Ce rapport serait incomplet si l’on ne citait pas encore «Dame» aubergine, sans jeu de mots, qui atteint le prix suffisant de 180DA/kg.

De récentes statistiques communiquées par le ministère du Commerce, montrent que les prix de l’oignon ont connu une baisse de 37%, aujourd’hui à 50 DA/kg. Ceux des autres légumes ont augmenté tels que l’ail importé (+30,2%), la tomate fraîche (+18,5%), la pomme de terre (+2%) et l’ail local sec (+1,2%). Mais qu’en est-il donc des prix des fruits de saison comme la pomme locale, bien sûr, depuis l’interdiction d’importations de certains fruits, dont ceux exotiques comme la banane (qui reviendra assure-t-on) ou le kiwi. Eh bien, la pomme ne coûte pas moins de 160 à 200 DA/kg selon la qualité, la fraîcheur et le marché où elles sont proposées.

Reste la fraise locale, qui est abondamment étalée partout pour être cédée au prix «raisonnable» dirions-nous, de 200 à 250DA la barquette de 250 à 350 grammes, ou encore la banane qui a atteint le prix effarant oscillant entre 800 et 950DA/kg (!) Les kiwis, il n’y en a plus!

Les résultats de cette enquête du ministère du Commerce indiquent que les prix moyens des viandes ont baissé sauf celui de la viande bovine congelée qui a enregistré une hausse de 2,8%. La viande ovine locale a diminué, à -1,5% et le poulet éviscéré à -4,2%. La flambée des prix n’a pas épargné les oeufs dont le prix moyen a nettement augmenté avec une hausse de 36,4% en décembre 2016 par rapport au même mois 2015.Quel sera donc le verdict que nous réserve le mois de Ramadhan de cette année au climat chaud et aux prix tout autant «chauds» en perspective, de ce mois symbole de toutes les tentations et dépenses superflues?