En raison de la baisse de la valeur du dinars : Les prix des médicaments augmentent de moitié

En raison de la baisse de la valeur du dinars : Les prix des médicaments augmentent de moitié

ils risquent de doubler, alerte le Syndicat national des pharmaciens.

Les prix des médicaments sont passés du simple au double ces dernières semaines. Le constat concerne à la fois les médicaments importés et ceux produits localement. Sollicité afin d’expliquer cette situation, le ministère de la Santé précise que le prix du médicament à l’officine est déterminé par son prix d’usine. «Autrement dit, le prix a augmenté dans les officines parce qu’il a augmenté à l’usine», souligne-t-il. Sans donner plus d’explications, le ministère laisse entendre que ce sont les prix des intrants importés de l’étranger qui ont augmenté.

Cet état de fait doit avoir inévitablement un lien avec la valeur de la devise qui a augmenté sensiblement ces derniers mois par rapport à la monnaie nationale, en l’occurrence le dinar.

Interrogé par ailleurs sur cette augmentation subite des prix des médicaments, le Syndicat national des pharmaciens a indiqué que ces augmentations ne sont qu’un début.

En effet, le prix de plusieurs médicaments augmentera de 100% à l’avenir. Contrairement au ministère de la Santé, le porte- parole du Syndicat national des pharmaciens Salah- Eddine Menaâ, impute sans hésitation aucune cette augmentation à la baisse du dinar en comparaison avec l’euro et le dollar, monnaies des pays d’où les intrants et plusieurs médicaments finis sont importés.

«Les grands perdants de cet état de fait, ce sont d’abord les pharmaciens», indiquera en outre le porte-parole du Syndicat national des pharmaciens. «Car, en raison de ces augmentations, les patients refusent d’acheter certains médicaments qui ne sont pas a priori indispensables », déplore-t-il. Et d’ajouter: «La dépréciation de la monnaie nationale n’est pas la seule raison. L’augmentation de la TVA et autres taxes prévues par la loi de finances 2017, sont aussi responsables en partie de cette situation», a-t-il mentionné.

Il est à rappeler que les producteurs du médicament en Algérie ont toujours plaidé la revue à la hausse du prix du médicament. Abdelwahed Kerrar, président de l’Union national des opérateurs en pharmacie(Unop), a fait savoir récemment dans un entretien accordé à L’Expression, que le bas prix du médicament est pénalisant à plus d’un titre pour les producteurs de médicaments.

«Le prix bas du médicament en Algérie empêche l’opérateur d’exporter ses produits à l’étranger.

Le pays importateur exige toujours le prix de vente du médicament dans le pays de sa provenance», s’est-il désolé. Il est à rappeler que l’Algérie produit maintenant localement près de 50% de ses besoins en médicaments. Le défi du gouvernement est d’atteindre 70% d’ici la fin de 2019. Cet objectif est tout à fait à la portée des opérateurs en pharmacie en Algérie, a indiqué Abdelwahed Kerrar.