En diète politique depuis plusieurs jours: Ouyahia attendu les 9 et 10 juin prochain

En diète politique depuis plusieurs jours:  Ouyahia attendu les 9 et 10 juin prochain

Le patron du RND préfère garder le silence en cette phase postélectorale et reporter cet exercice de se prononcer sur la brûlante actualité politique, notamment concernant la nomination du staff gouvernemental.

Cinq jours après la nomination du nouveau gouvernement de Abdelmadjid Tebboune, le RND de Ahmed Ouyahia n’est toujours pas sorti de son silence assourdissant et inhabituel. Le patron du RND préfère garder le silence en cette phase postélectorale et reporter cet exercice de se prononcer sur la brûlante actualité politique, notamment concernant la nomination du staff gouvernemental, à une date ultérieure. L’attitude observée par le directeur de cabinet à la présidence de la République n’est pas passée inaperçue.

Des observateurs ont vite relevé cette fausse note politique dans une période particulière. Ouyahia n’a pas voulu commenter la nomination par le chef de l’Etat du nouveau gouvernement, tandis que tout ce que compte l’Etat comme segments, partis et organisations de masse a vite exprimé son soutien au nouveau Premier ministre et témoigné sa totale disposition à travailler avec lui. Aussi, le secrétaire général du RND sera attendu lors de la conférence de presse qu’il devrait animer à l’ occasion de la tenue de la session de son conseil national.

En effet, le RND organisera la première session post-législatives de son conseil national à Alger les 9 et 10 juin prochain. L’évaluation des résultats des élections législatives, l’évolution de la situation politique du pays ainsi que les préparatifs des élections locales, seront au menu de cette session. Il faut noter que le RND, qui a réalisé l’exploit, en dépassant pour la première fois la barre des 100 sièges d’élus à l’Assemblée populaire nationale, s’est contenté de pondre un communiqué laconique au lendemain de l’annonce des résultats des élections. Un tel silence est incompréhensible d’autant que jusqu’ici, le RND n’a jamais tari d’éloges sur toutes les décisions et actions initiées par le président de la République.

Y a-t-il derrière ce mutisme une probable déception du parti dont le nombre de portefeuilles ministériels a été revu à la baisse, tandis que son allié stratégique a eu la part du lion dans le nouveau gouvernement? La représentation de ce parti au gouvernement a été réduite quasiment à une présence symbolique. En tant que deuxième force politique, le RND n’a en effet obtenu que trois départements ministériels et pis encore, il a dû céder celui de l’industrie et des mines au député FLN, également président de la commission des finances de l’APN, Mahdjoub Beda. De même, Ahmed Ouyahia aurait perdu sa qualité de ministre d’Etat à l’occasion de ce remaniement ministériel. Pour rappel, la campagne électorale a été marquée par l’échange d’hostilités entre les leaders du FLN et du RND. Ahmed Ouyahia a également critiqué certains aspects de la politique économique du gouvernement Sellal.

Après le refus du MSP d’intégrer le gouvernement, la capacité de mobilisation de l’alliance présidentielle conduite principalement par le FLN et le RND, à laquelle s’ajoutent TAJ et le MPA risque de se heurter inévitablement à ce mur de divergences qui sépare ces deux formations. Les bons résultats obtenus par le RND, qui a considérablement amélioré son niveau de représentation à l’ APN, ont fait grincer des dents le vieux parti qui a subi une cure d’amaigrissement. Beaucoup d’observateurs y voient une redistribution des cartes et des rôles au sein de l’alliance présidentielle.