Elles sont partagées entre leurs études et des petits boulots: Etudiantes sur tous les fronts

Elles sont partagées entre leurs études et  des petits boulots: Etudiantes sur tous les fronts

Ces étudiantes s’impliquent dans des actions de solidarité et associatives. Elles ne ratent aucune occasion de marquer leur présence.

Ce sont des étudiantes issues des franges sociales les plus défavorisées. Outre la poursuite des études, elles sont sur tous les fronts. Aux activités lucratives qui leur permettent de survivre et d’aider leurs familles, ces étudiantes s’impliquent dans des actions de solidarité et associatives. Elles ne ratent aucune occasion de marquer leur présence. On les voit partout intervenir pour sensibiliser et informer dans le cadre de leurs associations. Les week-ends elles se débrouillent toujours pour dénicher un emploi.

Elles ne comptent que sur elles-mêmes, mais elles sont conscientes que toutes leurs actions sont des expériences enrichissantes. Nabila Ihamdanen est de celles-là. Agée à peine de 23 ans, elle cumule déjà un capital d’expérience prometteur. Titulaire d’un master 1 en psychologie clinique, Nabila participe à l’activité d’un mouvement associatif, notamment en tant que responsable du groupe de jeunes du bureau de l’Association algérienne de la planification familiale. Elle encadre, sensibilise et forme. Issue d’une famille nombreuse composée de quatre garçons et huit filles, cette dynamique jeune fille est sur tous les fronts. Elle partage son temps entre les études qu’elle juge «importantes», son activité dans l’association et des petits emplois à mi-temps. «Je dois subvenir moi-même à mes besoins», nous dit-elle pour alléger la charge de ses parents.

Cette race d’étudiantes est de notre temps rare. Alors que beaucoup se plaisent dans le confort familial et des aisances éphémères, Nabila a choisi le chemin le plus dur, ne ratant aucune occasion d’apprendre et quoi de mieux que l’école de la vie. Travailleuse, engagée dans des actions de solidarité, nous l’avons rencontrée au cours d’une manifestation au campus d’Aboudaou de l’université de Béjaïa. Nabila paraissait très occupée. Instruction par-ci, explication par-là, cette infatigable jeune fille était trop sollicitée. Ce jour-là, son groupe a réussi la collecte de 40 pochettes de sang. Ce sang si rare qui peut redonner espoir et sauver des vies. «Notre collecte a été bonne aujourd’hui», indique-t-elle alors que ses camarades s’affairaient à débarrasser le stand.

La journée de Nabila n’est pas encore finie. «Je dois faire vite car je dois me rendre chez une propriétaire pour des travaux de ménage», dit-elle comme pour expliquer son empressement, mais non sans afficher sa satisfaction pour son action, mais aussi à ceux et celles qui en bénéficient, c’est-à-dire les malades. Nous retrouverons Nabila une semaine plus tard à la Maison de la culture de Béjaïa, cette fois-ci comme conférencière autour d’un thème cher aux femmes. Ce jour-là, elle dissertait sur la violence faite aux femmes mettant à nu les insuffisances d’une loi.

Sabéha est une autre étudiante doctorante.

Elle aussi ne compte pas sur ses parents pour subvenir à ses besoins. Enseignante par occasion, gérante d un cybercafé, Sabéha touche à tout pour renforcer son expérience, mais également pour ne dépendre de personne. «Mes parents m’ont appris que seul le travail est une richesse», nous dit-elle entre deux interventions auprès des clients d’un cybercafé au centre de la ville de Béjaïa. «J’ai commencé à faire des petits boulots depuis mon jeune âge. Alors que je n’étais que lycéenne, je ne ratais pas les périodes de vacances pour gagner mon argent de poche. Ce qui me permettait à la rentrée scolaire de prendre en charge tout ce dont j’avais besoin dans la scolarité», raconte-t-elle fièrement.

Agée à peine de 28 ans, Sabéha connaît tout de la vie. Aguerrie, elle sait où mettre les pieds et compte poursuivre son travail pour réunir la somme nécessaire afin de finir ses études à l’étranger. «C’est mon objectif principal pour l’instant», indique-t-elle. Comme Nabila et Sabiha, elles sont des milliers de jeunes étudiantes à travailler et recourir au système «D» pour répondre à leurs besoins financiers et matériels du moment sur fond d’acquisition d’une expérience considérable à même de leur permettre d’affronter la vie dans de meilleures conditions. C’est une race d’étudiantes qui mérite d’être connue. Un exemple dont la société a fort besoin en ces temps qui se singularisent par des tabous et autres interprétations malveillantes. En ce 8 Mars, elles méritent un hommage, une manière de les encourager à persévérer dans leurs nobles activités.