Elle propose des commissions d’enquête: L’opposition se prépare à l’offensive

Elle propose des commissions d’enquête: L’opposition se prépare à l’offensive

«Nous sommes en train d’élaborer un projet pour la proposition d’une commission d’enquête sur la fraude qui a entaché le scrutin du 4 mai dernier», a confirmé Naâmane Laouer, vice- président du MSP.

Elle veut jouer pleinement son rôle. L’opposition compte sérieusement imposer ses choix au Parlement. Profitant de la nouvelle disposition 114 de la Constitution qui lui garantit le droit d’ouvrir un débat général sur un thème d’actualité, l’opposition se dit déterminée à casser les tabous. Plusieurs partis entament cette législature avec des projets en cours. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) envisage de faire la lumière sur le scrutin du 4 mai dernier. La formation de Abderrazak Makri qui a contesté les résultats ne compte pas lâcher prise. «Nous sommes en train d’élaborer un projet pour la proposition d’une commission d’enquête sur la fraude qui a entaché le scrutin du 4 mai dernier», a confirmé Naâmane Laouer, vice- président du MSP.

Contacté par nos soins, ce responsable assure que le msp va associer tous les partis. «C’est une affaire qui concerne tous les partis nous souhaitons qu’ils vont adhérer à cette initiative», a soutenu Naâmane Laouer en précisant que la direction va entamer ses contacts avec les partis. Ce dernier a rappelé que le msp a lancé la même initiative en 2012 mais elle n’a pas abouti. Son parti qui mise sur sa participation aux structures de l’APN entend peser de tout son poids pour faire passer son initiative. Avec 34 députés, le parti de feu Nahnah peut largement mener son initiative vu que la loi exige 20 députés pour la constitution d’une proposition de loi. Le MSP n’est pas le seul à avoir des projets en perspective. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) revient à l’APN avec des dossiers en main. Le parti de Saïd Saâdi a chargé ses députés d’élaborer une proposition de loi et une demande de commission d’enquête dès le début de leur mandat parlementaire.

La proposition de loi porte sur la «restriction de l’immunité parlementaire des députés aux seules activités qui concernent la critique de la politique de l’Exécutif et de sa représentation à tous les niveaux institutionnels», avait indiqué le RCD dans un communiqué rendu public dernièrement, suite à la tenue de la réunion du secrétariat du parti. Quant à la commission d’enquête, elle concerne la gestion du Club des pins. Le RCD veut lever le voile sur la gestion de la résidence d’Etat. «L’exécution de son budget de fonctionnement et les modalités d’accès et l’état des lieux» sont les points sur lesquels le parti compte mettre l’accent. Même s’il n’a pas de groupe parlementaire au sein de l’assemblée, le RCD entend en faire une tribune pour construire un rapport de force.

Le plus important, explique le président du parti, n’est pas de participer dans les structures de l’APN, mais de se battre à l’intérieur de l’hémicycle. «Nos parlementaires ont pour rôle d’animer une tribune pour témoigner et aider à la construction d’une telle force nécessairement en dehors de cette assemblée croupion. L’avènement d’une transition démocratique conduite par une assemblée élue par le mécanisme d’une instance indépendante de gestion des élections est plus que jamais l’issue qui restaure la souveraineté du peuple algérien et sauvegarde son unité. C’est le combat de notre parti», a déclaré Mohcen Belabbas lors de l’installation de la nouvelle assemblée.

De son côté, le Parti des travailleurs promet de faire barrage à tout ce qui menace la stabilité de la société et touche aux acquis des travailleurs. Sa secrétaire générale, qui conteste les résultats du scrutin à chaque occasion, promet de défendre les couches démunies et les syndicats. Louisa Hanoune s’est dit prête à contribuer avec les autres partis qui ont comme seul souci l’avenir du pays.

Il reste de savoir si, réellement, les partis de l’opposition vont réussir à se constituer en un seul front devant une coalition majoritaire? Ce qui n’est pas évident. Les partis de l’opposition ont donné un mauvais signe dès le départ. Ces derniers n’étaient même pas capables de présenter un candidat unique au poste de président de l’Assemblée populaire nationale. Même si tout était tranché d’avance, les partis de l’opposition ont présenté chacun un candidat. Ce qui donne l’image d’une opposition en rangs dispersés.