Elections sénatoriales: Le RND entre en lice à Tizi Ouzou

Elections sénatoriales: Le RND entre en lice à Tizi Ouzou

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Ni le FFS ni le FLN ne se sont encore manifestés pour cette joute électorale.

Finalement, la bataille pour les prochaines élections sénatoriales pour le renouvellement partiel du Conseil de la nation (Sénat), prévues en décembre, n’a atteint sa vitesse de croisière que cette semaine avec l’entrée en lice d’un parti qui va sans doute jouer un rôle à ne pas négliger, compte tenu de sa stratégie. Il s’agit du Rassemblement national démocratique (RND). Après le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui a été le premier parti politique à organiser des primaires et à annoncer officiellement le nom de son candidat aux prochaines sénatoriales, en l’occurrence Malek Hessas (élu à l’APW), c’est au RND de prendre le relais en attendant bien sûr que les deux autres partis principaux à Tizi Ouzou sortent de leur réserve concernant cette question à savoir le Front des forces socialistes (la formation politique la plus favorite pour remporter ce vote en cas d’absence d’alliances importantes) ainsi que le Front de Libération nationale (FLN). Le parti de Ahmed Ouyahia multiplie les sorties, ces derniers jours et il compte ainsi organiser, dans ce sillage, le 17 novembre prochain à partir de 9 h 30 mn, à la Maison de la culture «Mouloud-Mammeri», une importante réunion qui regroupera l’ensemble des élus du parti aussi bien à l’Assemblée populaire de wilaya qu’aux Assemblées populaires communales (APC).

Et comme prévu, il s’agira bien entendu de débattre principalement de la participation du RND aux élections sénatoriales prévues le mois de décembre prochain. La rencontre aura aussi pour objectif, selon un communiqué du bureau fédéral du RND, rendu public hier lundi, la désignation d’un chargé des élus au sein du bureau de wilaya et ce, parmi les membres du bureau régional. Il y a lieu de souligner, en outre, que le RND est sur le point de conclure un accord avec des élus indépendants, qui pourraient faire renverser la vapeur en sa faveur aux prochaines sénatoriales. L’accord en question est en négociation depuis plusieurs semaines entre les responsables les plus influents au RND avec, par ailleurs, Ouahab Aït Menguellet, maire indépendant de Tizi Ouzou et dissident du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie).

Le RND dont le nombre d’élus à Tizi Ouzou ne permet pas d’accéder au Sénat, s’il fait cavalier seul, a choisi par stratégie de s’allier avec Ouahab Aït Menguellet et un nombre important d’élus indépendants de la wilaya de Tizi Ouzou. Et c’est Ouahab Aït Menguellet qui sera de ce fait le candidat pour lequel voteront les élus du RND, ainsi que les indépendants, sans compter les élus d’autres partis avec lesquels Ouahab Aït Menguellet entretient de très bonnes relations, compte tenu de son profit. Si cet accord se concrétise officiellement sur le terrain, le siège de Tizi Ouzou au Sénat pourrait bien échapper au FFS pour la première fois de son histoire. Est-il besoin de rappeler, dans ce sens, que le FFS a toujours remporté les élections sénatoriales quand il y participe. Les seules fois où le RCD a pu accaparer ce siège par le passé, c’est lorsque le FFS boycottait ce vote. Mais cette nouvelle donne avec la création d’un groupe d’élus RND-indépendants, avec à leur tête le très populaire et introduit Ouahab Aït Menguellet, va complètement fausser les calculs du FFS.

Surtout quand on sait qu’une alliance entre le FFS et le RCD est une chose plus qu’impossible. Une seule possibilité pourrait remettre en cause les aspiration du groupe RND-indépendants: il s’agit de l’éventualité d’une alliance entre les élus du FFS et ceux du FLN. Si un tel pacte est conclu entre l’ancien parti unique et le plus vieux parti de l’opposition, le suspense restera de mise jusqu’à la dernière minute du dépouillement qui suivra les élections sénatoriales de décembre 2018. Quant aux «petits» partis politiques à Tizi Ouzou, comme le MPA, le TAJ, HMS, etc., leurs élus recevront certes, des consignes de vote de la part des chefs de leurs formations politiques respectives, mais rien ne garantit, comme on l’a vérifié à maintes fois par le passé, qu’elles seront respectées. Les élections sénatoriales se déroulent à bulletin secret.

De ce fait, les élus n’en font qu’à leur tête le jour J. C’est ce qui fait que cette élection se joue bien à l’avance grâce aux tractations et opérations de séduction tous azimuts, qu’opère chaque candidat en fonction de critères qui n’ont souvent rien à voir ni avec l’appartenance partisane ni avec les convictions politiques de chaque élu. Soulignons enfin que pour l’instant, ni le FFS ni le FLN ne se sont encore manifestés, à Tizi Ouzou, concernant les prochaines élections sénatoriales. Cela ne veut absolument pas dire que ces deux partis ne sont pas en train de la préparer dans l’ombre de façon efficace.