Et si l’annonce de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika n’est qu’une question de jours finalement ? Alors que l’intéressé lui-même maintient le suspense et le mystère sur ses intentions, des voix se multiplient, l’appelant à briguer un nouveau mandat.
Ce mercredi, le patron du FLN, Amar Saadani, quand bien même contesté par une aile du parti, a réitéré, pour ceux qui doutent encore, que le président Bouteflika est officiellement candidat à l’élection présidentielle du 17 avril prochain. «Il annoncera sa candidature au moment opportun», a ajouté Saadani.
Cette annonce qui précède celle du RND dont le conseil national, prévu samedi prochain, s’apprête à apporter sa caution au président, vient d’être confortée par le patron de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Said. Depuis M’Sila où il a réuni ses cadres locaux, Abdelamdjid Sidi Said a appelé Bouteflika à se présenter pour un quatrième mandat.
«Les travailleurs algériens appellent M. Abdelaziz Bouteflika à se porter candidat pour un 4ème mandat afin que soient consolidés les efforts considérables qu’il a consentis pour la stabilité de l’Algérie et sa sécurité », a déclaré Sidi Said.
Selon lui, « Bouteflika est une garantie pour le maintien de la stabilité du pays et son épanouissement, et permettra à l’Algérie d’enregistrer de nouveaux acquis pour les travailleurs algériens».
A ces appels, il faut ajouter les voix d’Amar Ghoul, président de TAJ, d’Amara Benyounes, président du MPA et d’autres partis. Et au train où vont les choses, il n’est pas exclu que d’autres voix d’organisations gravitant dans la périphérie du pouvoir en fassent de même : c’est le cas de la puissante Organisation nationale des moudjahidine (ONM), l’UNPA et l’ONEC.
Il reste maintenant à savoir si ces appels procèdent d’une conviction pour accompagner le président dans la course à un éventuel mandat ou simplement pour signifier leur fidélité à un homme qui ne s’est pas encore exprimé sur la question? Car force est de constater que le président qui revient « d’un contrôle routinier », de l’hôpital du Val-de-Grâce, ne montre pas des signes d’un homme susceptible de soutenir une campagne éreintante dans un pays aussi vaste que l’Algérie.
Cependant, au regard de cette concomitance des appels, au lendemain de la convocation du corps électoral, il n’est pas exclu que l’annonce de la candidature du président serait imminente. Auquel cas, la scène politique connaîtra une meilleure visibilité et accélérera certainement la décantation entre les partants, les boycotteurs et les attentistes.
Sofiane Tiksilt
