Deux ans après son éviction de toutes les structures du FLN: Le retour raté de Belkhadem

Deux ans après son éviction de toutes les structures du FLN: Le retour raté de Belkhadem

P160721-11.jpgDepuis quelques jours, près de deux ans après son éviction des structures de l’Etat et de la direction du FLN, Belkhadem veut revenir par la fenêtre.

Dans un communiqué transmis, hier, à notre rédaction, le groupe parlementaire du FLN au Conseil de la nation, dénonce certaines parties de vouloir semer le trouble au sein du vieux parti. Les sénateurs FLN qui n’identifient pas ces parties, affirment pour leur part, leur soutien à la direction actuelle attestant que le secrétaire général ne fait pas plus que d’appliquer les résolutions du dernier congrès. A ce titre, disent les sénateurs, il a leur confiance. Cela, tout en appelant les militants à ne pas céder aux tentatives de déstabilisation qui ciblent le parti au pouvoir.

Cette sortie des sénateurs FLN intervient au lendemain d’une initiative inopportune de l’ancien secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, qui a entrepris, contre toute attente de «réveiller» les démons de la division, dans une tentative de rassembler les forces hostiles, au sein du parti, à la direction actuelle du parti. Ainsi, au lieu d’agir en authentique militant du FLN qui pose la problématique dans les structures habilitées, comme il appelait ses opposants à agir du temps où il était à la tête du FLN, Belkhadem reproduit le mode opératoire des redresseurs en suscitant des rencontres quasi clandestines en jetant le trouble dans les esprits des militants, allant jusqu’à donner de son parti l’image d’une formation politique en crise perpétuelle. Interdit d’exercice de toute fonction officielle par le chef de l’Etat, Belkhadem a également fait l’objet d’une instruction adressée par le président du parti, en l’occurrence, Abdelaziz Bouteflika, lui fermant les portes de la direction du FLN. La disgrâce de l’ancien secrétaire général n’avait pas de précédent dans l’histoire du vieux parti. Le président de la République n’a fourni aucune explication, mais le geste en disait long sur l’importance de la «fracture».

Mais ce retour en catimini, intervient, disent des sources sur les conseils avisés de certains de ses amis.

En effet, des milieux évoquent avec insistance, l’acquisition par Belkhadem d’un véhicule de marque Mercedes, digne de chefs d’Etat. Ce n’est pas un crime, sauf que des rumeurs tout aussi insistantes, disent que cette voiture serait un cadeau d’un émir du Golfe. Ce n’est pas non plus un délit que d’accepter un cadeau, mais un personnage qui se veut public est censé faire attention à ce genre d’offrande, justement lorsque sa position amène à se poser des questions pertinentes.

Depuis quelques jours, près de deux ans après son éviction des structures de l’Etat et de la direction du FLN, Belkhadem veut vraisemblablement revenir par la fenêtre en demandant à ses anciens contradicteurs de lui faire la «courte échelle». Lors de la rencontre qui a réuni l’ancien chef du gouvernement à son «pire adversaire», Abderrahmane Belayat, il était question bien entendu, de rassembler «l’opposition» à Amar Saâdani sous la même bannière. Pourtant, si Belayat peut se targuer d’être «régulier» dans son positionnement, Abdelaziz Belkhadem par contre est dans une posture beaucoup moins «sûre». Pour cause, la mesure dont il a fait l’objet en août 2014 a une signification majeure. Elle consomme un divorce politique irrémédiable entre le président de la République et son ancien chef du gouvernement. Belayat qui s’accroche aux aspects organiques pour défendre son «nouvel allié», en déclarant à TSA que le communiqué de la présidence de la République mettant hors-jeu Belkhadem était «faux». «De par le poste qu’il occupe, le président de la République peut effectivement mettre fin aux fonctions de hauts responsables de l’État, militaires ou civils, mais le FLN fonctionne avec le règlement intérieur et un statut. Seul le comité central est habilité à sanctionner les militants», a indiqué Belayat, se mettant, de fait, en porte-à-faux avec le président du parti, qu’il dit soutenir.

A travers ce positionnement, somme toute «suicidaire», estiment les observateurs de la scène nationale, Abderrahmane Belyat, mais également les autres figures du mouvement de redressement du FLN hypothèquent leurs chances de se redéployer dans les structures dirigeantes du FLN, sachant la confiance dont bénéficie le président de la République auprès de la base militante.

Il faut dire que la volonté de Belkhadem de revenir au-devant de la scène cache mal une manoeuvre destinée à se venger politiquement de celui qui l’a écarté de la scène nationale. Se sachant trop loin de pouvoir avoir les voix des militants et des cadres, Abdelaziz Blekhadem jouera le trouble-fête à quelque neuf mois d’importantes échéances électo-rales. Des sources proches du FLN, lui attribuent la volonté de vouloir noyauter les listes électorales pour les législatives et les locales, histoire de jeter le trouble dans les institutions élues du pays et faire imploser le vieux parti.

Des accusations somme toute assez graves, mais qui peuvent paraître vraisemblables selon des observateurs qui rappellent son rôle déterminant dans l’ouverture des listes du FLN à des personnages assez peu recommandables en raison, surtout de leur tendance à vouloir imposer l’argument financier à celui du politique. L’époque de la «chkara», comme c’est désormais admis dans le langage politique du pays, a pris racine lorsque Belkhadem présidait aux destinées du parti.

Une époque dont la scène politique nationale paye encore le prix.

Abdelaziz Belkhadem qui a un peu trop «coloré» le FLN à la mode islamiste a également été un chef de gouvernement quelque peu problématique.

La surmédiatisation des conversions au christianisme, la chasse aux non-jeûneurs et les campagnes insensées de «moralisation» d’une société qui n’avait pas besoin de ce genre de leçons, ont cessé avec le départ de Belkhadem de la chefferie du gouvernement.