Des cinéastes et acteurs rendent hommage au talent de feu Benamar Bakhti

Des cinéastes et acteurs rendent hommage au talent de feu Benamar Bakhti

50e8b864c238c1818bda408c3dcffef3_M.jpgALGER – Des personnalités du 7e art ont unanimement rendu hommage aux qualités professionnelles du cinéaste Benamar Bakhti, décédé dans la nuit de mardi à mercredi à Alger à l’âge de 74 ans, et ont évoqué les projets de film que le cinéaste n’a pas pu mener à bout.

Le critique de cinéma et ancien directeur de la production à la RTA (Radio et Télévision algériennes), Ahmed Bedjaoui, a rendu hommage à un cinéaste « très talentueux » qui était, rappelle-t-il, « à la fois un très bon technicien du cinéma et un réalisateur inspiré ».

M. Bedjaoui qui a produit le premier téléfilm du réalisateur « Le figuier » et aussi « L’épopée de Bouamama » (1983) se souvient de l’érudition du défunt, « très bon bilingue, avec une profonde culture, notamment religieuse », révélée à l’occasion de ce dernier long métrage consacré à une des figures de la résistance algérienne au colonialisme français au XIXe siècle.

L ‘acteur homme de théâtre Amar Marouf a également salué l’ « excellent réalisateur » et le « professionnel » pour lequel il avait joué dans des téléfilms notamment « Topaze » adapté de l’oeuvre de l’écrivain français Marcel Pagnol.

Evoquant le parcours de son « ami », le comédien et acteur Saïd Hilmi a, de son côté, déploré que ce « cinéaste incompris » n’ait pas pu achever « un grand projet » de film dans lequel, dit-il, il devait participer.

En 2012, Benamar Bakhti avait annoncé son intention d’entamer le tournage d’un film historique sur le résistant El Hadj Mokrani et de tourner une suite au film « Le clandestin », de son plus grand succès populaire.

Le défunt souhaitait également réaliser un long métrage sur l’Emir Abdelkader, un film qui « lui tenait vraiment à coeur », a dit Ahmed Bedjaoui. Très attristé par l’annonce de la disparition de Benamar Bakhti, le cinéaste Ahmed Rachedi a dit surtout regretter que le défunt n’ait « pas pu poursuivre son travail sur les films historiques », entamé avec « L’épopée de Bouamama », un film qu’il qualifie de « première tentative » de fiction historique dans l’histoire du 7e art algérien.

« Il (Benamar Bakhti) a essayé pendant vingt ans de réaliser ses projets sans y parvenir », a déploré le réalisateur de « L’opium et le bâton » qui parle de « désespérance », pour évoquer les difficultés qu’avait rencontrés le défunt dans la concrétisation de son travail.

Ahmed Rachedi a ajouté qu’avec la disparition de Benamar « c’est toute une génération de cinéastes qui s’éteint », en évoquant le décès de  l’acteur Sid Ali Kouiret et de Amar Laski, survenu à quelques semaines d’intervalle Né en 1941 à Tlemcen , Benamar Bakhti a été formé à l’Institut des hautes études cinématographiques de Paris (Idhec) avant de travailler en tant qu’assistant de télévision en France et aux côtés de cinéastes français.

Réalisateur de téléfilms pour la RTA à son retour en Algérie, il est l’auteur de longs métrages au succès populaire, de films historiques et de comédies qui ont, entre autres, révélé l’acteur Athmane Ariouet. Le défunt sera enterré jeudi après-midi au cimetière d’El Alia à Alger.